Une liste contre Frêche ? Les Verts disent non à Aubry
La patronne du PS a appelé jeudi à la constitution d’une liste alternative en Languedoc-Roussillon après les propos « indignes » sur Laurent Fabius.
Rue de Solférino, on ne cachait pas jeudi soir son pessimisme sur une liste d’union face à Georges Frêche. « Si on n’a pas les Verts, on n’aura pas le front de gauche et Frêche l’emportera », confie un dirigeant. En effet, le porte-parole national des Verts Jean-Louis Roumégas a maintenu jeudi après-midi qu’il conduirait une liste Europe Ecologie en Languedoc-Roussillon au premier tour. Contactés cette semaine par les opposants socialistes à George Frêche, Europe Ecologie avait donné son accord pour accueillir des socialistes sur sa liste, M. Roumégas acceptant de céder à Hélène Mandroux la tête de liste départementale dans l’Hérault. « Là, on est dans une toute autre hypothèse. Mme Aubry revient en arrière, elle demande à Hélène Mandroux de monter un projet de liste qui a échoué il y a trois mois », a souligné M. Roumégas. « La question est de savoir si Mme Aubry est prête, déjà, à rassembler les cinq fédérations PS de la région qui sont derrière Frêche, de les discipliner, de les mettre derrière Hélène Mandroux. Si oui, c’est une bonne nouvelle, cela voudrait dire qu’un rassemblement est possible avec de nouveaux partenaires pour le second tour », a-t-il ajouté.
Frêche dérape puis se dit victime d’une « chasse à l’homme »
« L’honneur de la gauche est en cause »
Depuis mercredi soir, Martine Aubry n’avait pas voulu perdre de temps pour éteindre l’incendie. Quelques heures après la publication du dérapage de Georges Frêche dans L’Express, la patronne du PS avait affirmé qu’elle allait proposer mardi au bureau national du PS d’investir la maire PS de Montpellier à la tête d’une liste alternative, autour d’un rassemblement « de la gauche et des écologistes ». Pour la maire de Lille, « l’honneur de la gauche est en cause. Pour la République, pour leur région, devant les Français et devant leur conscience, tous les socialistes, tous les militants et sympathisants de gauche, tous les écologistes en Languedoc-Roussillon doivent construire cette alternative derrière Hélène Mandroux ». Hélène Mandroux est « une femme de convictions et d’engagement, appréciée de ses concitoyens et qui a montré ses compétences à la tête de la mairie de Montpellier », affirmait-elle dans un communiqué.
« Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème, il a une tronche pas catholique ». Les propos de Georges Frêche rapportés par L’Express au sujet de Laurent Fabius ont été confirmés par l’entourage de l’élu. Dès mercredi soir, la première secrétaire du PS avait immédiatement réagi se disant « indignée » par cette « insulte aux valeurs de la gauche », affirmant qu’elle allait saisir la direction du PS pour « décider des suites ».
Dans la matinée de jeudi, Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts, avait affirmé qu’Europe Ecologie était « prêt à travailler » avec Hélène Mandroux. « Nous sommes prêts à faire en sorte, comme nous l’a proposé Hélène Mandroux, de travailler ensemble pour faire émerger une alternative démocratique », avait-elle assuré à l’AFP. Mais pas au point d’abandonner la tête de liste d’un rassemblement PS-Verts voire l’autonomie. Qu’importe, pour le PS, il est désormais question de « victoire morale », selon les mots du numéro 2 Harlem Désir.
Les harkis accusent Aubry d’une « capacité d’indignation bien sélective »
L’association Harkis et droits de l’Homme a accusé jeudi Martine Aubry d’avoir une « capacité d’indignation bien sélective » après le nouveau dérapage verbal de Georges Frêche, estimant que les propos de celui-ci sur les harkis « n’avaient pas perturbé » la numéro un du PS.