Une délégation turque au Maroc pour convaincre du « danger » du mouvement Gülen
Une délégation de parlementaires turcs a visité cette fin de semaine le Maroc pour y convaincre les autorités de la « dangerosité » du mouvement Gülen, accusé par Ankara du putsch manqué du 15 juillet en Turquie contre le président Erdogan, rapporte la presse marocaine.
Elle a rencontré plusieurs personnalités politiques marocaines, dont des responsables du parti islamiste PJD, à la tête du gouvernement de coalition.
L’organisation du prédicateur Fethullah Gülen (lui-même exilé au Etats-Unis) "constitue non seulement une menace pour la Turquie mais également pour tous les pays où elle mène des activités", ont affirmé les parlementaires, lors d’une rencontre avec la presse à l’ambassade de Turquie à Rabat, indique Libération.
"Tout en reconnaissant le professionnalisme et la coopération des services secrets marocains", l’ambassadeur turc Ethem Barkan Öz "a assuré que les autorités marocaines disposent d’informations sur les activités de cette organisation (…)", précise le journal.
Le Maroc est cité par les autorités turques comme pays où le mouvement de Fethullah Gülen aurait des relais, notamment financiers.
"L’ambassadeur a nié l’implication de tout membre de l’ambassade dans la tentative de coup d’Etat, contrairement à ce qui s’est passé dans nombre d’ambassades de Turquie dans plusieurs pays", ajoute Libération.
Selon le journal privé TelQuel, la délégation turque s’est rendue vendredi au siège du PJD, pour y rencontrer la section des affaires étrangères du parti, présidée par Mohamed Yatim.
Elle a visité le même jour le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement, Mehdi Bensaid, par ailleurs député du PAM (libéral, opposition), qui a assuré ses homologues turcs "du soutien du Maroc en faveur de la légitimité démocratique dans le monde", a précisé TelQuel.
Bête noire du président Recep Tayyip Erdogan, Fethullah Gülen, 75 ans, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis 1999, est accusé par Ankara d’avoir fomenté le coup d’Etat manqué du 15 juillet. Les autorités turques exigent son extradition, affirmant qu’il est à la tête d’un "Etat parallèle" et d’une "organisation terroriste" baptisée FETO.
Toujours d’après Anakara, ce groupe s’est appuyé sur son réseau de fondations, d’écoles privées, d’entreprises, de sociétés d’assurances ou encore de médias pour prendre le contrôle des institutions turques.
La FETO est accusée notamment d’avoir collecté des fonds versés par des hommes d’affaires sous couvert de "dons" et d’avoir transféré cet argent aux Etats-Unis via des banques aux Emirats arabes unis, en Afrique du Sud, en Tunisie, au Maroc, en Jordanie et en Allemagne.
(source AFP)