Un important jihadiste français arrêté en Syrie

Un important jihadiste français, membre d’une nébuleuse où a gravité Mohamed Merah, qui avait tué en 2012 sept personnes dans le sud-ouest de la France, a été arrêté en Syrie.

Vétéran de la nébuleuse jihadiste du Sud-Ouest de la France dans laquelle ont gravité outre Mohamed Merah, les frères Clain, Thomas Barnouin est tombé à la mi-décembre aux mains des combattants kurdes en Syrie, où il est parti se battre en 2014.

Selon les chaînes de télévision françaises TF1 et LCI qui ont révélé l’information, confirmée de source proche du dossier, cet Albigeois de 36 ans a été arrêté le 17 décembre par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la région d’Hassaké (nord-est).

Celle-ci est située entre les villes de Mossoul (Irak) et Raqa (Syrie), ex-capitales du "califat" du groupe jihadiste Etat islamique (EI) tombées au terme d’offensives d’envergure.

D’autres jihadistes français ont été arrêtés, a indiqué la source, sans en préciser le nombre. Parmi eux: deux autres "convertis", Romain Garnier et Thomas Collange.

Barnouin avait déjà été intercepté en 2006 avec une autre figure du jihadisme français, Sabri Essid, cette fois par l’armée syrienne, alors qu’ils se rendaient en Irak pour y prendre part au jihad contre les forces de la coalition internationale.

Remis aux autorités judiciaires françaises en 2007, ils avaient été jugés et condamnés en 2009, avant de repartir pour la Syrie au printemps 2014, avec des proches.

Ils avaient été condamnés dans le cadre de la filière dite d’Artigat, village de l’Ariège où résidait Olivier Correl. Cet imam salafiste est souvent présenté comme le mentor de Mohamed Merah, auteur des tueries de Toulouse et Montauban en 2012, et de Fabien Clain, "voix" de la revendication par l’EI des attentats parisiens du 13 novembre 2015.

En 2014, Barnouin et Essid sont au coeur d’une nouvelle affaire de filière de départ vers la Syrie qui englobe encore une partie de la nébuleuse jihadiste du Sud-Ouest, dont le frère de Fabien Clain, Jean-Michel.

Les "revenants", la hantise des autorités

Converti à l’islam vers 2000, Barnouin s’est progressivement radicalisé en fréquentant des mosquées à Albi, Toulouse et Chateau-Chinon, selon une proche. En février 2014, il décidait de repartir en Syrie, avec sa femme et ses enfants, avant que les autorités ne perdent sa trace.

Six hommes, ayant pris le chemin du jihad en Syrie dans le cadre de cette filière où Barnouin est soupçonné d’avoir joué un rôle prépondérant, ont été condamnés en octobre à Paris à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison.

Quel sort sera réservé à Thomas Barnouin? L’Albigeois est visé par un mandat de recherche délivré par la justice française.

Selon le gouvernement français, environ 1.700 Français sont partis rejoindre les zones jihadistes irako-syriennes à partir de 2014. Sur ce total, au moins 278 sont morts et 302 sont revenus en France (244 adultes et 58 mineurs).

Les autres ont été soit capturés par les forces qui combattent l’EI en Syrie et en Irak, soit tués dans les combats, soit ont fui vers les derniers territoires tenus par l’EI ou d’autres foyers jihadistes (Libye notamment).

D’après les services de renseignement français, "quelques dizaines" d’adultes français, combattants jihadistes ou leurs épouses, se trouvent actuellement dans des camps ou des prisons en Irak ou en Syrie.

Depuis les attentats de novembre 2015, en partie perpétrés par des jihadistes français de retour de Syrie, les "revenants" du jihad sont la hantise des autorités.

Le cas des femmes accompagnées de leurs enfants est le plus épineux, et le président français Emmanuel Macron avait indiqué en novembre que leur sort serait examiné au "cas par cas".

Ainsi trois enfants, âgés de 3 à 8 ans, d’un couple de jihadistes français partis en Irak rejoindre l’EI viennent d’être rapatriés, mais leur mère et son plus jeune enfant de moins d’un an sont restés sur place, selon ses avocats.

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