Un haut responsable de l’ONU « très préoccupé » par l’implication d’AQMI dans le narcotrafic vers l’Europe
Le Directeur exécutif de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Antonio Maria Costa, s’est dit, mercredi à Washington, « très préoccupé » par l’implication d’Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique (AQMI) dans le trafic de la cocaïne sud-américaine vers l’Europe.
M. Antonio Maria Costa a tenu à préciser que "les routes du trafic de la cocaïne sud-américaine passe par des territoires sahéliens contrôlés, à des degrés différents, ou marqués par la présence de la franchise d’Al-Qaeda dans le Maghreb", notant que cette situation, qu’il a qualifiée de "très grave", "on la retrouve également dans les régions de l’Asie de l’ouest, des Andes et dans les Balkans".
Michael Braun, un ancien responsable des opérations au sein de l’Agence anti-drogue US (DEA), avait récemment soutenu que AQMI, dénomination que porte le "Groupe salafiste algérien pour la prédication et le combat", (GSPC) depuis son allégeance à l’organisation d’Oussama Ben Laden, "n’est pas uniquement une organisation terroriste, mais également une puissante organisation criminelle".
Pour cet expert en matière de lutte anti-drogue, "il n’y a aucun doute sur les liens et convergences d’intérêts entre AQMI et les forces armées révolutionnaires colombiennes, ainsi qu’avec les puissants cartels mexicains et colombiens". Il s’agit là "d’un mélange détonnant" de plusieurs menaces, avai-t-il mis en garde, appelant "à ne pas les sous-estimer pour ne pas avoir à en payer le prix ultime".
Un récent article du "Los Angeles Times" avait souligné qu’Al-Qaeda au Maghreb Islamique a étendu son contrôle sur le "trafic juteux" de cocaïne transitant par la région du Sahel, en vue de financer ses opérations contre des cibles occidentales.
Le Département d’Etat avait, par ailleurs, relevé qu’AQMI a élargi le rayon de ses opérations au-delà du territoire algérien en intensifiant ses attaques au nord du Mali, au Niger et en Mauritanie.