Tunisie: un important pipeline bloqué par des manifestants

Le pipeline transportant la moitié de la production pétrolière de la Tunisie est bloqué par des manifestants qui réclament des emplois dans le sud du pays, a indiqué vendredi le ministère de l’Energie.

Jeudi, des protestataires avaient forcé l’accès du site de production d’El Kamour, sans heurts, pour bloquer une vanne sur le principal pipeline desservant Tataouine, où est extraite plus de la moitié de la production pétrolière du pays.

« L’acheminement du pétrole à travers le pipeline reliant les champs pétroliers du désert de Tataouine vers le terminal pétrolier de Skhira » dans la région de Sfax (est) « a été interrompu », a déclaré un conseiller du ministre de l’Energie, Hamed Matri.

« Le manque à produire causé par cette escalade est assez conséquent », a déclaré M. Matri à l’AFP. Des négociations sont en cours avec les manifestants, a-t-il ajouté.

Mobilisés depuis des semaines dans le sud largement marginalisé de la Tunisie, les protestataires réclament notamment l’application d’un accord conclu après un blocage de la production du pétrole au même endroit en 2017.

Le gouvernement avait alors promis d’embaucher des milliers de chômeurs et de créer un fonds d’investissement pour leur région. Une grande part de ces promesses n’a pas été réalisée.

Réagissant à l’intrusion des manifestants sur le site jeudi, le ministère de la Défense a indiqué que les forces militaires avaient réagi « avec responsabilité, professionnalisme et calme pour éviter de faire des victimes et aggraver la situation ».

Dans un communiqué, il a cependant averti que l’armée nationale avait la responsabilité de protéger la sécurité des richesses nationales et qu’elle n’accepterait pas « les tentatives de destruction ».

La production de pétrole tunisienne est modeste, avec 38.000 à 40.000 barils par jour en moyenne, dont 55% environ est extraite dans la région de Tataouine, où sont implantés l’Autrichien OMV, l’Italien ENI et l’Anglais Atog, selon le ministère de l’Energie.

Ces protestations interviennent alors que des négociations viennent de commencer pour trouver un nouveau gouvernement, après la démission mercredi du Premier ministre Elyes Fakhfakh, fragilisé par une affaire de conflit d’intérêts, et poussé vers la sortie par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha.

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