Trump contre Obama: dernier week-end avant les élections de mardi

Le président Donald Trump et son prédécesseur Barack Obama s’affrontent à distance ce week-end avant les élections législatives de mardi, chacun tentant de mobiliser son camp pour obtenir une majorité au Congrès.

Le premier rendez-vous électoral national depuis l’élection du milliardaire new-yorkais déterminera qui contrôlera les deux chambres du Congrès jusqu’à la prochaine présidentielle, en novembre 2020.

Le président a redit à ses partisans samedi qu’il avait déjà son slogan: "Gardons la grandeur de l’Amérique", suite logique du "Rendre à l’Amérique sa grandeur" de 2016.

Accusé par les démocrates d’avoir décomplexé l’extrême droite et d’avoir servi de catalyseur à l’attaque mortelle dans une synagogue de Pittsburgh, il fait campagne sur deux thèmes principaux: la bonne santé économique du pays, et la lutte contre l’immigration clandestine, qu’il lie à l’insécurité.

"Le programme immigration des démocrates est de faire venir le trafic de drogues, le trafic d’êtres humains, et les cartels criminels", a-t-il lancé dans un meeting de soutien aux candidats républicains à Belgrade, dans le Montana.

"Ils veulent que l’Amérique devienne un sanctuaire géant pour les membres de gangs", a-t-il dit, prévenant les habitants de cet Etat rural du nord-ouest qu’ils auraient à "fermer leurs portes et leurs fenêtres à clés" en cas de victoire démocrate.

Meeting après meeting, depuis des semaines, il agite le spectre des caravanes de quelques milliers de migrants d’Amérique centrale traversant actuellement le Mexique vers les Etats-Unis, et contre qui il a envoyé des milliers de soldats à la frontière mexicaine.

"Ils ont sorti une liste de 300 (migrants) très mauvais, très dangereux" parmi eux, a dit le président américain, sans apporter de détails.

Son résumé des enjeux de mardi: "Un Congrès républicain signifie plus d’emplois et moins de criminalité. Un Congrès démocrate signifie plus de criminalité et moins d’emplois, c’est très simple".

"Rien de tel que la simplicité".

– Obama demandé –

Il y a huit ans exactement, Barack Obama s’apprêtait à subir un raz de marée républicain à ses propres premières élections de mi-mandat: c’était la "révolution" de la mouvance conservatrice du Tea Party, au pic d’impopularité du président démocrate.

Cette année, le retraité a la cote et est la figure la plus recherchée des candidats démocrates, remplissant un rôle autrefois occupé par Bill Clinton.

"Je suis là pour une simple raison: vous demander d’aller voter", a lancé Barack Obama vendredi soir à Atlanta, en Géorgie, pour soutenir la femme qui pourrait devenir mardi la première gouverneure noire élue de cet Etat du Sud, Stacey Abrams.

"Les conséquences de l’abstention sont profondes, car l’Amérique est à la croisée des chemins", a-t-il déclaré. "Les valeurs de notre pays sont en jeu".

Quant à Donald Trump, il n’a pas cité son nom, mais a dénoncé un discours visant selon lui à "tenter de vous faire peur avec toute sorte d’épouvantails".

Barack Obama sera à nouveau en meetings dimanche, tout comme Donald Trump.

– Votes ancitipés –

Les candidats républicains recherchent également activement le soutien de Donald Trump, qui reste la personnalité la plus rassembleuse et populaire du parti.

Contrairement à ce que faisaient ses prédécesseurs, lui-même assume explicitement le fait que les élections de mi-mandat soient un référendum sur sa personne.

Echaudés par la surprise de l’élection présidentielle de 2016, les médias américains se montrent plus prudents et évitent toute prédiction définitive à partir des sondages qui donnent un avantage national aux démocrates pour la chambre basse du Congrès.

Pour les 435 sièges de la Chambre des représentants, la course se concentre en fait sur une soixantaine de circonscriptions, les autres étant assez solidement ancrées chez l’un ou l’autre parti.

Quant au Sénat, 35 sièges sur 100 sont en jeu, pour des mandats de six ans. Hasard du calendrier, ces Etats sont pour la plupart dans des régions conservatrices, ce qui complique toute reconquête démocrate.

Centrées autour de Donald Trump, ces élections semblent bénéficier d’un enthousiasme inédit pour un rendez-vous qui habituellement ne suscite qu’une participation de 40 à 45%, contre plus de 60% aux présidentielles.

Plus de 32 millions d’électeurs ont déjà voté, selon Michael McDonald, professeur à l’Université de Floride qui se spécialise dans le vote anticipé, autorisé par correspondance ou en personne dans la plupart des Etats américains.

C’est déjà 20% de plus que l’ensemble des votes anticipés aux élections de mi-mandat de 2014, selon lui, soit un enthousiasme similaire à ce que l’on voit aux scrutins présidentiels.

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