Trois morts dans un attentat suicide qui visait une parlementaire afghane à Kaboul

La députée afghane Shukria Barakzaï, figure de la lutte pour le droit des femmes en Afghanistan, est sortie indemne dimanche à Kaboul d’un attentat suicide qui a fait trois morts et 22 blessés, a-t-on appris auprès de responsables afghans.

"C’était une attaque suicide visant la parlementaire Shukria Barakzaï. Plusieurs personnes ont été blessées, dont trois membres de la famille de la parlementaire", a dit à l’AFP le porte-parole de la police de Kaboul.

De son côté, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sediq Sediqqi, a confirmé le bilan de cet attentat, trois civils tués et 22 blessés. Un kamikaze à bord d’une voiture blindée a perpétré cet attaque.

Aucune revendication n’a été publiée pour le moment.

L’explosion massive, entendue dans une grande partie de la ville, a eu lieu alors que plusieurs parlementaires, dont Mme Barakzaï, se dirigeaient en convoi de voitures blindées vers le parlement situé dans l’ouest de la capitale afghane.

Shinkay Karokhil, une autre parlementaire, amie de Mme Barakzaï a rapidement confirmé que la parlementaire visée était en vie. "La cible était un convoi de parlementaires se dirigeant vers le parlement. Shukria Barakzaï a été touchée par l’attentat, mais elle va bien", a-t-elle dit à l’AFP.

Peu après, la télévision afghane 1TV a montré des images de Mme Barakzaï sortant indemne de sa voiture endommagée.

Mme Barakzaï, une parlementaire très engagée en Afghanistan en faveur du droit des femmes, a reçu de nombreuses menaces de mort par le passé.

Shukria Barakzaï a voué sa vie au combat pour les droits des femmes, qu’elle a entamé sous le règne de fer des talibans (1996-2001), qui avaient banni les femmes de la vie publique.

A cette époque, Mme Barakzaï, diplômée en géologie et en archéologie, dirigeait une école clandestine pour les filles, officiellement privées d’éducation. Grâce à ces leçons dispensées en secret, huit de ses anciennes élèves ont pu accéder à l’université après 2001.

La dernière personnalité afghane visée par un attentat de ce type à Kaboul a été le chef de la police de Kaboul, le général Zahir Zahir, qui a échappé lui aussi à la mort le 9 novembre dernier lorsqu’un kamikaze à pied s’est introduit dans ses bureaux.

Mais les femmes afghanes, élues ou titulaires de postes de clé au service du gouvernement afghan qui a succédé aux talibans après leur chute en 2001, ont souvent été victimes d’attaques similaires ces dernières années.

En avril dernier, une autre députée, Mariam Koofi, a été blessée par balle par un membre présumé des forces de sécurité.

En septembre 2013, Nigar, la chef de la police à Lashkar Gah dans la province de Helmand, a été tuée par balles, deux mois seulement après le meurtre d’une autre femme, Bibi Islam, qui l’avait précédé à ce poste.

Dans un communiqué, le président afghan Ashraf Ghani a condamné "avec les mots les plus forts l’attentat contre Shukria Barakzaï". Le président a qualifié l’attaque d’acte "de haine, contre toutes les valeurs islamiques et afghanes".

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