Thomas Cook France: quinze offres de reprise sur la table, mais toutes partielles

Un mois après la faillite retentissante du voyagiste britannique Thomas Cook, sa filiale française a fait état mercredi de quinze offres partielles pour sa reprise, dont un dossier porté par l’équipe de direction actuelle.

Thomas Cook France, placé en redressement judiciaire le 1er octobre dernier, emploie 780 salariés dans l’Hexagone et détient 174 agences de voyage en propre – sans compter 247 autres points de vente franchisés qui ne sont cependant pas concernés par la procédure.

Mercredi, au lendemain de la date limite pour le dépôt des candidatures, Thomas Cook France a fait état de quinze offres, "toutes émanant d’acteurs du tourisme", dans un communiqué.

"Une offre est portée par l’équipe managériale actuelle de Thomas Cook France pour la reprise d’une partie de l’activité distribution et de l’activité +tour-operating+ (Jet Tours)", est-il indiqué.

Il y a quelques jours, Nicolas Delord, président de l’entreprise, la qualifiait de "machine de guerre, une fois délestée des contraintes et des redevances de la maison mère sur la filiale française. Elle bénéficie d’un réseau de partenaires international unique et présente dans son portefeuille produits de nombreux clubs premium très prisés par la clientèle", mettait-il en avant.

Les quatorze autres offres "portent sur la reprise d’agences réparties sur le territoire national, et certaines seraient conjointes ou pourraient le devenir", précise mercredi le voyagiste, sans toutefois communiquer le nom des repreneurs potentiels.

Parmi ces dossiers de reprise, cinq émanent d’entreprises qui se sont regroupées pour peser plus lourd, et dont les noms circulent depuis plusieurs jours dans la presse: Havas Voyages, Salaün Holidays, Karavel, Le Vacon et Sainte-Claire.

Conjointement, elles proposent de reprendre un total de 115 agences Thomas Cook France, "avec 85% des effectifs actuels", précise à l’AFP Laurent Abitbol, président du groupe lyonnais Marietton, propriétaire d’Havas Voyages mais aussi des marques Selectour ou Auchan Voyages, et qui s’appuie sur un maillage de près de 500 agences de voyage en France sous diverses enseignes.

Procédure de redressement judiciaire

La prochaine audience au tribunal de commerce de Nanterre, en charge de la procédure de redressement judiciaire de l’entreprise, est prévue le 5 novembre.

Jusqu’à cette date, "les administrateurs judiciaires concentrent tous leurs efforts au rapprochement de ces offres et à leurs améliorations, avec comme priorité la sauvegarde de l’emploi et la mise en oeuvre d’un projet pérenne", tient à souligner le voyagiste.

"A ce titre", prévient-il, "un délai complémentaire pour ces améliorations pourrait être envisagé".

A fin septembre 2019, Thomas Cook France revendiquait un chiffre d’affaires ("brut consolidé") de 750 millions d’euros, se répartissant entre 380 millions pour son réseau de distribution, et 370 millions pour son activité de tour-opérateur via la marque Jet Tours.

Mais selon ses comptes déposés au greffe, consultés par l’AFP, la filiale française enchaîne également depuis des années les pertes: -26 millions pour l’exercice clos en septembre 2018, -30 millions en 2017, -21 millions en 2016.

Au moment de la faillite du groupe Thomas Cook, quelque 10.000 clients français se trouvaient en vacances dans le monde, mais tous ont été rapatriés.

Et la filiale hexagonale avait vu ses financement gelés: sa trésorerie était en effet centralisée au niveau de la maison mère. Elle a ainsi été contrainte de demander la protection du tribunal de commerce pour "assurer la continuité de l’activité et disposer du temps nécessaire pour trouver un investisseur ou un repreneur avec une solution qui préserve au mieux les intérêts de ses 780 collaborateurs, de ses clients, et de ses partenaires", rappelle-t-elle mercredi.

Thomas Cook, un des plus anciens voyagistes au monde, était surendetté et à court d’argent après avoir souffert ces dernières années des incertitudes du Brexit et des changements de mode de consommation des vacanciers, qui délaissent les agences traditionnelles pour les réservations en ligne.

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