Syrie: une alliance soutenue par Washington veut un conseil civil pour gérer Deir Ezzor

Des responsables tribaux, alliés à des combattants soutenus par Washington, ont dévoilé lundi leur intention de créer prochainement un conseil civil chargé d’administrer la ville de Deir Ezzor, une fois le groupe Etat islamique (EI) chassé de la cité.

La province de Deir Ezzor, riche en pétrole et frontalière de l’Irak, est actuellement le théâtre de deux offensives distinctes qui cherchent à reprendre aux jihadistes les territoires qu’ils contrôlent dans l’est de la Syrie.

Soutenues par l’aviation russe, les forces du régime, engagées dans l’ouest de la province, ont réussi cette semaine à briser le siège imposé depuis près de trois ans par l’EI à deux enclaves gouvernementales de la ville de Deir Ezzor.

De leur côté, les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, ont lancé samedi une offensive pour chasser l’EI des territoires sur la rive Est du fleuve Euphrate, qui coupe diagonalement la province de Deir Ezzor.

Les FDS ne sont pas engagées dans la cité de Deir Ezzor même. Lundi, des responsables tribaux locaux ont toutefois annoncé la création prochaine d’un "comité civil chargé d’administrer la ville immédiatement après sa libération", selon un communiqué publié sur le site Internet des FDS.

"Nous avons pris l’initiative, en tant que Cheikhs et figures tribales, d’appeler à la création d’un comité préparatoire pour discuter des bases du conseil civil de Deir Ezzor", selon le texte.

Selon l’annonce, des discussions sont en cours avec d’autres tribus et d’autres acteurs locaux, pour établir "une formulation finale traduisant les aspirations de toute la population de Deir Ezzor".

Selon l’ONU, plus de 90.000 personnes vivent dans les secteurs gouvernementaux de Deir Ezzor. Environ 10.000 civils se trouveraient dans les quartiers tenus par l’EI, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, mais il est difficile d’avoir un chiffre précis, d’autres sources font état de 50.000 personnes.

Il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir si le conseil travaillerait en coopération avec le pouvoir de Damas, ou serait en concurrence avec l’autorité locale qui contrôle déjà quelques quartiers de la ville.

Depuis 2014, l’EI contrôle une large partie de la province de Deir Ezzor, et occupe toujours environ 60% de la capitale provinciale.

Une perte de cette région porterait un coup très dur à l’organisation ultraradicale qui a vu son pouvoir se rétrécir comme peau de chagrin tant en Syrie qu’en Irak voisin.

Lundi, les forces du régime se préparaient à lancer une offensive sur les quartiers est de la ville, tenus par l’EI.

"Des renforts militaires continuent d’arriver depuis dimanche soir pour lancer l’opération et prendre le contrôle de toute la ville", a indiqué l’OSDH.

afp

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite