En recevant au département d’Etat son homologue Wang Yi, M. Kerry a reconnu que les Etats-Unis et la Chine "avaient eu des désaccords marqués" sur le dossier syrien, mais il a dit espérer que Pékin ait un rôle "important" dans la recherche d’une solution diplomatique au conflit.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, dont le pays a utilisé à trois reprises avec la Russie son droit de veto sur des résolutions du Conseil de sécurité contre la Syrie, a assuré être disposé à "parler en profondeur et avec l’esprit ouvert" du dossier syrien.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni) s’évertuent depuis lundi à trouver un terrain d’entente pour accoucher d’une résolution "contraignante" contre la Syrie.
"Nous apprécions le soutien de la Chine à une solution politique (en Syrie), la seule option disponible et possible", a ajouté M. Kerry, qui vantait il y a encore dix jours les mérites de frappes militaires contre le régime de Damas.
Pékin s’était félicitée de l’accord russo-américain scellé à Genève le 14 septembre et prévoyant le démantèlement de l’arsenal chimique syrien.
Les chef de la diplomatie des deux premières puissances mondiales s’exprimaient devant la presse avant un déjeuner de travail au département d’Etat: ils doivent aussi parler des programmes nucléaires de la Corée du Nord et de l’Iran, du changement climatique, de l’épineux dossier de l’espionnage informatique et des droits de l’homme.
Ces entretiens américano-chinois font suite à la visite en août au Pentagone du ministre chinois de la Défense et à un sommet informel en juin en Californie entre les présidents Barack Obama et Xi Jinping.
La Chine s’inquiète de la stratégie américaine dite du "pivot" vers l’Asie-Pacifique, en y voyant une tentative d’endiguement de sa montée en puissance en Asie.
