Sur la sellette depuis des mois, le ministre brésilien des Affaires étrangères démissionne
Le chef de la diplomatie était sur la sellette ces derniers mois, notamment en raison du « manque d’efficacité » dans l’acquisition de vaccins contre le coronavirus. Selon le quotidien O Globo, il sera remplacé par l’ambassadeur du Brésil en France, Luis Fernando Serra.
Les pressions contre Araújo se sont intensifiées au Parlement, où les députés des deux Chambres fustigeaient les critiques du ministre à l’encontre des partenaires clés du Brésil, comme la Chine et les États-Unis.
Le mouvement pour le départ d’Araújo était mené notamment par le président du Sénat, Rodrigo Pacheco et la présidente de la Commission des Relations extérieures de la chambre haute, Katia Abreu.
Araújo a critiqué à plusieurs reprises la Chine et les États-Unis, deux pays considérés comme importants pour faciliter l’accès aux vaccins contre le covid-19, qui a déjà fait plus de 312.000 morts dans le pays sud-américain.
Dans le cas de la Chine, il a eu des frictions directes avec l’ambassadeur de Pékin au Brésil à propos de commentaires remettant en question l’efficacité des vaccins anticovid fabriqués dans ce pays et faisant allusion à l’origine du virus, détecté pour la première fois dans la ville chinoise de Wuhan.
Quant aux États-Unis, le ministre, comme le président Jair Bolsonaro lui-même, a publiquement soutenu la tentative de réélection de Donald Trump et a même remis en cause la propreté des élections finalement remportées par l’actuel président, Joe Biden.
Lundi, un groupe de sénateurs a augmenté la pression contre Araújo en acceptant d’examiner au cours de cette semaine diverses actions pour forcer la destitution du ministre des Affaires étrangères, qu’ils accusaient de diriger la politique étrangère du pays de « manière désastreuse ».
« Notre politique étrangère est désastreuse et elle a contribué à faire du Brésil un paria mondial et une menace mondiale » en raison de la perte de contrôle de la pandémie, selon une motion du Sénat qui propose également de suspendre la nomination des nouveaux ambassadeurs.
« Ses performances compromettent même l’obtention de vaccins destinés à sauver la vie de millions de Brésiliens », précise le document.