Stratégie vaccinale face au Covid: les députés français réclament « transparence » et « confiance »

« Les Français ont besoin d’être rassurés »: des députés de différents bords ont souligné mardi la demande de « transparence » et de « confiance », autour de la stratégie vaccinale du gouvernement face au Covid-19, à la veille d’un débat sur le sujet dans l’hémicycle.

Le gouvernement doit présenter sa stratégie mercredi à l’Assemblée et jeudi au Sénat. Une intervention suivie d’un débat, sans vote.

« Il y aura besoin de beaucoup de transparence, de clarté, de précisions, sur les doses, l’acheminement » et « qui pourra vacciner » a réclamé le socialiste Boris Vallaud, qui a le sentiment que la France « est à la traîne » en la matière.

Le communiste Pierre Dharréville se dit « préoccupé par la défiance qui existe ». Il faut, selon lui, « faire oeuvre de démocratie sanitaire », avec un accès « garanti » aux vaccins à « tous ceux qui le souhaitent ».

« Il est normal d’attendre le feu vert des autorités sanitaires (mais) on a le sentiment que cela va plus vite et plus fort dans d’autres pays », lance le chef de file de l’UDI Jean-Christophe Lagarde. Le retard pris par le laboratoire français Sanofi et son partenaire britannique GSK pourrait alimenter les débats.

Dans la majorité, le député Agir Ensemble Paul Christophe souligne que « les Français ont besoin d’être rassurés sur cette stratégie (vaccinale). Elle me semble peu visible. Cela donne l’impression qu’on marche complètement sur des œufs ».

L’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), présidée par l’ex-LREM Cédric Villani, a listé de son côté ses recommandations, après une série d’auditions.

Après la première phase dans les Ehpad, cette instance collégiale plaide pour une campagne vaccinale  « au plus proche du terrain », avec les « médecins généralistes en première ligne », souligne le député LREM Jean-François Eliaou.

En matière de gouvernance de la campagne vaccinale, l’Office réclame plus de « lisibilité », craignant une « cacophonie » entre les différents acteurs, selon la sénatrice Sonia de la Provôté (Union Centriste).

« Face à un contexte de défiance fort », le député PS Gérard Leseul réclame une « accessibilité des informations », avec un portail internet unique. L’Office appelle aussi à  « prévenir et lutter contre les conflits d’intérêts, en rendant obligatoire la déclaration d’intérêts de l’ensemble des personnes qui interviennent dans le champ de la stratégie vaccinale ».

Le ministre de la Santé Olivier Véran a déjà esquissé le 3 décembre les trois phases de la future campagne de vaccination: d’abord dans les Ehpad début janvier, puis « entre février et mars » pour les personnes présentant des facteurs de risques ou les professionnels de santé, puis la campagne « grand public » à partir du printemps.

Le débat devant le Parlement va servir aussi à « faire le point sur l’état du vaccin, des commandes », a indiqué le président de l’Assemblée Richard Ferrand (LREM): « Chaque Français pourra se faire son idée ».

Seule la moitié (53%) des Français interrogés en novembre veut se faire vacciner, contre deux tiers (64%) en juillet, selon un sondage de l’agence sanitaire Santé publique France.

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