Sénégal : le président Wade se dit prêt à envisager des élections anticipées

Le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade a affirmé, jeudi soir, être prêt à envisager "l’organisation d’une élection présidentielle anticipée si cela est nécessaire pour conserver la cohésion sociale et la concorde nationale".

Le Chef de l’Etat sénégalais, qui s’exprimait pour la première fois au sujet des violentes manifestations du 23 juin dernier contre un projet de loi visant la modification du mode du scrutin présidentiel, a assuré que "Si l’opposition le veut, l’élection présidentielle peut être organisée dans un délai de 40 jours comme le prévoit la constitution".

Le président, qui s’exprimait devant les élus du parti démocratique sénégalais (PDS- au pouvoir), a tenu toutefois à préciser qu’il reste pour le moment attaché au respect du calendrier, qui prévoit l’élection présidentielle en février 2012.

Le projet de loi qui a été à l’origine des manifestations du 23 juin visait à modifier la Constitution pour permettre aux Sénégalais d’élire simultanément, dès 2012, un président et un vice-président sur la base d’un "ticket" qui, pour l’emporter, pouvait ne recueillir au premier tour que 25 % des suffrages exprimés, alors que l’actuel constitution prévoit une majorité absolue (plus de 50 % des suffrages) pour l’emporter au premier tour.

Lors de l’examen du projet de loi devant l’assemblée nationale, des manifestations à l’appel de l’opposition ont dégénéré en émeutes à Dakar. Le texte de loi controversé a fini par être retiré.

"Aujourd’hui que la situation s’est calmée, j’en appelle à la retenue, chacun doit savoir raison garder quelques soit la diversité de nos opinions", a dit Me Wade, affirmant que les actes de violence sont "totalement inacceptables et indignes d’une démocratie qui se respecte".