Sénégal: le fils d’Abdoulaye Wade, Karim, inculpé de corruption
La justice sénégalaise a officiellement inculpé mercredi Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, de corruption, et a ordonné son maintien en détention, a déclaré son avocat à Reuters. Karim Wade, qui était la personnalité la plus puissante du gouvernement lorsque son père était au pouvoir, a été arrêté lundi, la justice le soupçonnant d’avoir détourné plus d’un milliard d’euros. « Il a été inculpé et va être maintenu en détention », a dit son avocat, Demba Cire Bathily.
Karim Wade a été simultanément ministre des Infrastructures, de la Coopération internationale, de l’Energie et du Transport aérien, ce qui représentait un budget équivalant au tiers des dépenses de l’Etat.
La justice l’accuse d’avoir pris des parts dans de vastes secteurs de l’économie, dont des sociétés exploitant le port de Dakar, fournissant des services à l’actuel aéroport de la capitale ou construisant un second aéroport dans les environs de la ville.
Selon la justice, Karim Wade est lié à ces entreprises via un réseau complexe de sociétés offshore basées notamment au Luxembourg, au Panama et dans les Iles vierges.
Les avocats de Karim Wade accusent le nouveau pouvoir sénégalais de se livrer à une chasse aux sorcières et affirment être en mesure de prouver l’origine légale des avoirs de leur client.
Karim Wade, fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade soupçonné d’avoir détourné plus d’un milliard d’euros sous la présidence de son père, a été arrêté lundi, ont annoncé ses avocats.
Selon Demba Cire Bathily, des policiers sénégalais se sont présentés à lui avec une assignation à comparaÂŒtre et "l’ont emmené de force". L’avocat a dénoncé une "arrestation arbitraire".
Le 15 mars dernier, la justice sénégalaise lui avait donné un mois pour prouver la légalité de ses placements financiers sous peine d’être poursuivi pour corruption.
Karim Wade a été l’un des piliers des douze années de présidence de son père, battu par Macky Sall lors de la dernière élection en mars 2012.
Il a notamment été simultanément ministre des Infrastructures, de la Coopération internationale, du Plan et du Transport aérien, maÂŒtrisant ainsi un budget équivalant au tiers des dépenses de l’Etat.
Il est accusé d’avoir acquis des parts dans des sociétés de transport ou de développement d’infrastructures, au Sénégal comme à l’étranger.
"Nous avons remis 3.000 documents pour prouver l’origine légale des actifs de Karim", a affirmé lundi un autre de ses avocats.