Schengen: le rétablissement des contrô les aux frontières nationales envisageable dans des conditions exceptionnelles (CE)

Les événements récents en Afrique du nord ont "suscité des préoccupations quant au fonctionnement du système Schengen. La libre circulation des personnes entre les pays de l’espace Schengen est une réalisation de première importance sur laquelle il ne faut pas revenir, mais qu’il faut au contraire renforcer", a indiqué la responsable européenne dans un communiqué.

"Pour préserver la stabilité de l’espace Schengen, il pourrait s’avérer nécessaire de prévoir la réintroduction temporaire de contrô les limités aux frontières intérieures dans des conditions qui resteraient très exceptionnelles, comme dans le cas où une partie des frontières extérieures est soumise, de manière inattendue, à de fortes pressions", a souligné Mme Malmstrom.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une série d’initiatives proposées par la Commission européenne pour "une approche plus structurée, globale et très réactive de l’UE envers les défis et les opportunités que génère la migration, en particulier à la lumière des événements qui secouent actuellement la Méditerranée", selon le communiqué.

Ces initiatives couvrent plusieurs aspects des migrations, à savoir un renforcement des contrô les aux frontières et de la gouvernance de Schengen pour faire face à l’immigration illégale, le parachèvement du régime d’asile européen commun pour 2012, une migration légale mieux ciblée, un échange des meilleures pratiques en vue d’une intégration fructueuse des migrants, ainsi qu’une approche stratégique des relations avec les pays tiers sur la question des migrations.

"L’Union a de toute évidence besoin d’une politique commune solide en matière d’asile et de migration, besoin rendu d’autant plus criant par les événements historiques qui se sont déroulés ces derniers mois en Afrique du Nord", a estimé Mme Malstrom.

"L’Union doit se montrer digne de la vocation qui est sienne d’offrir un refuge aux personnes ayant besoin d’une protection, tout en manifestant sa solidarité à l’égard des pays d’Afrique du Nord qui accueillent actuellement la grande majorité des migrants originaires de Libye et à l’égard des Etats membres de l’UE confrontés à un afflux de migrants arrivant par la mer", a-t-elle ajouté.

Et de souligner l’avantage que tirerait l’Union d’une immigration de main-d’œuvre ciblée qui contribuerait à combler les déficits dans de nombreux secteurs et parerait au déclin attendu de sa population en âge de travailler au cours des prochaines années.

"Les migrations n’en doivent pas moins être bien gérées, a-t-elle dit, ce qui implique d’assurer des contrô les frontaliers efficaces et de procéder au retour des migrants irréguliers".

"Cela signifie également que nous ne pouvons laisser les Etats membres situés à nos frontières extérieures faire face seuls à des situations migratoires exceptionnelles. Il en résulte aussi la nécessité de mettre en place des partenariats pour la migration et la mobilité avec les pays tiers de manière à pouvoir travailler ensemble. Nous devons garder ces objectifs à long terme à l’esprit lorsque nous répondons aux besoins plus urgents générés par les remous en Afrique du Nord", a déclaré Cecilia Malmstrom.

Les propositions de la commissaire européenne seront discutées lors d’une réunion extraordinaire des ministres européens de l’Intérieur le 12 mai à Bruxelles avant d’être parachevées en juin lors d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE.

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