L’ancien chef d’Etat (2007-2012) avait été condamné à la même peine en première instance, une sanction inédite pour un ex-président de la république en France.
M. Sarkozy (68 ans), qui était présent à l’audience, est également privé de ses droits civiques pour une durée de trois ans, ce qui le rend inéligible.
Les deux coprévenus de l’ex-président, son avocat Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert, ont été reconnus coupables d’avoir noué un « pacte de corruption » avec Nicolas Sarkozy en 2014 et écopé de la même peine.
Me Herzog a été, par ailleurs, interdit d’exercer sa profession pendant trois ans.
“Nous sommes encore au début du chemin et ce chemin va se poursuivre. Nous allons former un pourvoi en cassation contre cette décision. Pourvoi qui est suspensif de toutes les mesures qui ont été prononcées aujourd’hui”, a déclaré l’avocate de l’ancien chef de l’Etat, Me Jacqueline Laffont.
Nicolas Sarkozy est “innocent de tous les faits qui lui sont reprochés. Il entend poursuivre ce chemin. Nous le poursuivrons avec force et détermination. Nous allons poursuivre devant la Cour de cassation et nous irons jusqu’au bout du chemin judiciaire s’il le faut”, a–t-elle dit, qualifiant la décision de la cour d’appel de “stupéfiante, critiquable et contestable en droit et en faits”.
“Nous ne lâcherons pas ce combat juste face à une décision particulièrement inique et injuste”, a ajouté l’avocate.
Le 13 décembre, le parquet général avait réclamé trois ans d’emprisonnement avec sursis à l’encontre des trois prévenus, qui ont toujours nié toute corruption. M. Sarkozy a contesté « avec la plus grande force » lors du procès en appel ces accusations, réaffirmant à la barre n’avoir « jamais corrompu qui que ce soit ».
La présidente de la cour d’appel a notamment justifié la décision rendue par le statut des trois prévenus, tous trois professionnels du droit.
L’affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 est indirectement à l’origine de l’affaire des « écoutes », aussi appelée « Bismuth », selon les médias de l’hexagone. Fin 2013, les juges d’instruction chargés de l’enquête sur les soupçons de corruption libyenne décident en effet de « brancher » les deux lignes de Nicolas Sarkozy. Ils découvrent alors l’existence d’une troisième ligne, officieuse.
Achetée le 11 janvier 2014 sous l’identité de « Paul Bismuth », elle est dédiée aux échanges entre l’ex-président et son avocat et ami de longue date, Thierry Herzog.
Pour le ministère public, se dessinent dans ces écoutes un pacte de corruption noué avec Gilbert Azibert, alors avocat général à la Cour de cassation, accusé d’avoir oeuvré en coulisses pour peser sur un pourvoi formé par Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, en échange d’un « coup de pouce » pour un poste honorifique à Monaco.