Longtemps la politique de la chaise vide a été instrumentalisée par les adversaires du Maroc, pilotés par l’Algérie voisine pour créer des situations de faits accomplis, à base de mécanismes de blocages, de paralysie et de subversion. Pendant de longues années, la diplomatie marocaine était partagée entre une dénonciation devenue coutumière et souvent inefficace et une posture qui consiste à tracer son chemin en ignorant ces attaques.
Cela donnait le temps au camps adverse de marchander les fidélités. Ceux qui étaient à la manœuvre de ces funestes projets avaient mobilisé d’immenses ressources financières et humaines pour les réaliser. Résultats de ces stratégies, d’’importants acteurs de la scène africaines se trouvaient pris dans le tourbillon de cette propagande qui étaient la seule à jouer ses gammes au sein des structures de l’Union Africaine et à diffuser son venin destructeur. Les postures marocaines s’entendaient de loin, polluées par la désinformation et les officines d’intox professionnelles.
Depuis le retour du Maroc au sein de L’UA, la donne est complètement bouleversée et les rapports de forces totalement réécris. Le Maroc, porté par l’auréole de son implication économique, son aura religieux et son dynamisme politique, avait fait le choix d’une stratégie de conviction au corps à corps. L’idée principale, tracée par le roi Mohammed VI, est d’être là, au cœur de la machine africaine pour dénoncer les propagandistes, désactiver les projets hostiles, anesthésier les antagonismes. Le tout accompagné d’une démarche d’explication, de pédagogie et de persuasion. Ce retour gagnant du Maroc sur la scène africaine donne des urticaires à ses adversaires qui se sont livrés à des manœuvres dilatoires et à des actes de désespoir pour minimiser l’impact de ce retour.
Ce fut une implication diplomatique marocaine dans les cénacles africains d’une grande richesse. Le couronnement de ces efforts se trouvent dans le rapport présenté par le président de la commission de l’UA, M. Moussa Faki Mahamat, dont l’esprit et les recommandations changent radicalement la perception africaine du conflit autour du Sahara marocain. En un seul mot magique « Primauté du processus onusien » sur tout autre approche résume bien le tournant de cet éternel affrontement entre l’Algérie et le Maroc.
Cette situation clairement établie annihile les efforts de certains de vouloir absolument déclencher des processus parallèles à la marge qui pourraient polluer les grandes solutions préconisées par l’ONU. En outre en adoptant une telle vision qui remet à l’ONU le sort de cette crise et la responsabilité d’en imaginer une solution finale, ce rapport de l’UA annule les gains politiques que les séparatistes du Polisario ont pu réaliser sous la férule de la diplomatie algérienne.
D’ailleurs une des caractéristiques précieuses de ses recommandations est d’insister sur le rôle crucial des pays voisins du Maroc comme l’Algérie et la Mauritanie dans cette crise.
Après celui de l’ONU dans sa dernière résolution sur le Sahara, c’est un nouveau coup dur africain pour l’Algérie dont la stratégie est de continuer à se cacher derrière des paravents et à se livrer à des exercices de manipulation sans assumer ouvertement son rôle de partenaire essentiel de la crise. L’Algérie ne peut plus fuir ses responsabilités et son implication financière, diplomatique et militaire dans cette crise.
A travers ce rapport sur le Sahara, présenté au somment de l’UA à Nouakchott, le Maroc recueille le fruit de sa stratégie africaine. Les grands centres de décision du continent africain ont commencé à se rendre compte de la pertinence des préconisations marocaines pour sortir de la crise du Sahara et mettre un terme à une tension régionale de plus de quarante ans. Cette soumission du processus africaine sur le Sahara aux décisions de l’ONU est de nature à renverser les alliances et à faire bouger les lignes. Il s’agit d’une carte maîtresse dans la manche de la diplomatie marocaine pour continuer et réussir son travail de persuasion que la seule et unique sortie de crise réside dans la solution d’autonomie négociée proposée par le Royaume. Toute autre option n’est qu’aventurisme producteur d’instabilités et violation de la légalité internationale.