« Je pense que c’est la mauvaise approche au sujet de la question Sahara », a réagi sur Twitter le directeur exécutif de l’Institut de Washington pour la politique au Proche Orient.
Et d’insister qu' »il n’y a pas de contradiction entre la reconnaissance de la souveraineté du Maroc et le soutien à la médiation de l’ONU pour parvenir à une résolution négociée » de ce différend régional, contrairement aux allégations du sénateur qui s’est fait, pendant des années, le porte-voix de l’Algérie et des séparatistes.
« De plus, les sénateurs qui critiquent le renoncement de Trump à l’engagement de son prédécesseur en faveur de l’accord nucléaire avec l’Iran devraient réfléchir deux fois avant d’exhorter Joe Biden à renoncer à l’engagement de son prédécesseur de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara », a ajouté cet éminent expert.
Pour étayer son argument Robert Satloff rappelle les conclusions du rapport qu’il vient de publier, avec Sarah Feuer, dans lequel l’influent think-tank américain relève que pour hâter le règlement du conflit du Sahara, l’administration Biden est appelée à réaffirmer à la fois le soutien à la souveraineté du Maroc et au processus de médiation sous l’égide d’ONU.
Dans cette analyse intitulée « Saisir les opportunités et renforcer les alliances en Afrique du nord et de l’ouest », l’Institut de Washington pour la politique au Proche Orient insiste en effet qu’il n’existe « aucune contradiction » entre la reconnaissance de la marocanité du Sahara et le soutien à la médiation onusienne, ajoutant que les Etats-Unis devraient exhorter le Secrétaire général de l’ONU à nommer un nouvel Envoyé spécial tout en plaidant en faveur du maintien du déploiement de la MINURSO « pour préserver une paix fragile dans la région ».
Au plan régional, l’institut américain estime que l’administration Biden devrait « encourager et mettre à profit la présence marocaine en Afrique », soulignant que « SM le Roi Mohammed VI a consacré une énorme énergie au cours des vingt dernières années à cultiver la présence diplomatique, financière et sécuritaire du Maroc dans toute l’Afrique occidentale et subsaharienne ».
« Étant donné que l’Afrique, et le Sahel en particulier, est de plus en plus un lieu de militantisme terroriste ainsi qu’une zone d’implication croissante de la Russie et de la Chine, la capacité du Maroc à projeter sa puissance en tant que force stabilisatrice ne fera que gagner en importance pour les intérêts régionaux des États-Unis dans les années à venir », souligne-t-on.
Rappelant le partenariat stratégique solide et multiforme avec Rabat, le rapport conclut que « Washington devrait donc saluer l’implication du Royaume à travers le continent et concevoir son aide – en particulier dans les domaines sécuritaire et économique – en tenant davantage compte de la manière dont cette aide peut favoriser la capacité du Maroc à servir de stabilisateur régional ».