Renault s’excuse auprès des trois cadres accusés à tort d’espionnage

Renault présente ses « excuses » aux trois cadres accusés « à tort » d’espionnae industriel. Le groupe promet « réparation » et va « restaurer l’honneur » des cadres. Le PDG de Renault va recevoir les trois cadres « dans les plus brefs délais ».

Le PDG Carlos Ghosn et le directeur général délégué Patrick Pélata "s’engagent à ce que réparation soit apportée aux trois cadres concernés et que leur honneur soit restauré aux yeux de tous, en tenant compte du grave préjudice humain qu’eux et leur famille ont subi", précise le groupe dans un communiqué.

Le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin a estimé lundi que l’affaire d’espionnage présumé chez Renault ne relevait en fait que d’une "possible escroquerie au renseignement" et a confirmé que les cadres licenciés ne disposaient pas de comptes à l’étranger.

Le procureur a confirmé que les demandes d’entraide avec la Suisse et le Liechtenstein avaient montré que les cadres licenciés par Renault ne disposaient pas de comptes dans ces pays.

"Nous sommes en présence d’une possible escroquerie au renseignement", a déclaré M. Marin au cours d’une conférence de presse, au lendemain du placement en détention d’un responsable de la sécurité de Renault. La piste de l’espionnage n’est toutefois pas complètement écartée, de même que "le scénario d’une déstabilisation", a toutefois tempéré le procureur.

Dominique Gevrey, le responsable de la sécurité, qui a été interpellé vendredi à l’aéroport de Roissy, s’apprêtait en réalité à partir en Guinée pour quelques jours de congés, mais il a été arrêté par la police qui craignait une fuite. Selon le procureur, Dominique Gevrey se refuserait toujours à donner le nom de l’informateur secret de Renault. Ce dernier aurait touché 310.000 euros via de fausses factures, et en aurait réclamé 924.000 de plus pour prouver l’existence des comptes des trois cadres soupçonnés.

Renault, qui dit avoir pris connaissance des informations communiquées par le procureur de la République de Paris dans le cadre de l’enquête, assure renouveler "son entière confiance à la justice" pour élucider l’affaire.

Le 3 janvier 2011, trois cadres de Renault, soupçonnés d’avoir reçu des dessous-de-table, sont débarqués de leur bureau au siège de Renault. Qui sont les accusés ? Michel Balthazard est directeur, responsable de l’ingénierie avancée, essentiellement pour la voiture électrique, et membre du comité de direction du groupe. Bertrand Rochette est son adjoint. Et Mathieu Tenenbaum occupe la fonction de directeur adjoint du secteur "voiture électrique".

Le 7 janvier 2011, la piste chinoise est avancée, les politiques montent au créneau. Se basant sur des sources internes, le Figaro affirme que les trois cadres incriminés auraient vendu des brevets sur la batterie et le moteur des futurs véhicules électriques de la firme. Les informations presse sortent en cascade. Le Figaro avance que "Renault soupçonne un acteur chinois". Lepoint.fr découvre que les cadres mis en cause "auraient été rémunérés au moyen de comptes bancaires à l’étranger". Et Le Monde évoque des "sociétés écrans ".

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