Figure de proue de l’association « Touche pas à ma constitution », Rachid Nekkaz vole au secours des jeunes femmes verbalisées, comme il l’a fait à Nice, cette semaine, dénonçant avec force la pénalisation d’un choix vestimentaire individuel, de surcroît très minoritaire, tout en alignant les zéros pour régler le faramineux PV de Stéphanie, une niçoise de 26 ans, épinglée en plein cœur de la capitale azuréenne, qui se monte à la somme rondelette de… 30 000 euros !
« C’est du terrorisme psychologique ! », clamait avec véhémence Rachid Nekkaz, alors qu’il brandissait à la presse l’arrêt de travail d’une durée de sept jours prescrit à la jeune résidente du quartier des Moulins.
Rappelant la vocation de son association et la mission première qu’il s’est assigné : « J’ai constitué un fonds d’un million d’euros – en vendant un immeuble en région parisienne – qui sert à payer les amendes dressées à l’encontre des femmes portant librement le niqab dans la rue », Rachid Nekkaz entend bien aller jusqu’à la cour européenne de justice pour infléchir ce qu’il considère être une grave atteinte à la constitution.
La jeune femme, quant à elle, aujourd’hui séparée de son conjoint, s’est donc présentée au commissariat d’Auvare, munie de son précieux chèque, libellé à l’ordre de Nicolas Sarkozy et d’un montant de 30 000 euros – une somme correspondant à l’article mentionné sur le procès-verbal : R 225.4.10 – mais s’est heurtée au veto de la police, qui a refusé d’en accuser réception.
C’est dans l’enceinte du tribunal civil que l’affaire va échouer, tandis que la croisette de Cannes a vu se dérouler un événement détonant, loin du glamour de son grand festival, mais qui a néanmoins cheminé jusqu’au pied des marches les plus célèbres du monde : une journée de revendications contre la loi qui a créé de nouvelles parias.