Dans un communiqué rendu public à Paris, le porte-parole de l’ATSME, M. Lahcen MAHRAOUI, s’étonne qu’une telle prise d’otages ait pu se dérouler "dans une zone fortement militarisée et de fait dans un espace doublement surveillé par l’armée algérienne et par les milices du Polisario".
Cet "acte relèverait de l’impossible sans l’aide d’éléments du Polisario qui, d’une part, connaissent les chemins parcourant le désert, et, d’autre part, savent où se trouvaient précisément" les européens avant leur enlèvement, a-t-il relevé.
L’ATSME pointe également la responsabilité d’Alger, affirmant qu’il est "légitime de s’interroger et d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la responsabilité des autorités algériennes dans l’accomplissement de cet acte ignoble de prise d’otages de civils sur son propre territoire".
Après l’enlèvement de dimanche dernier, "un nouveau pas vient d’être franchi "en termes de collusion entre le Polisario et les réseaux terroristes, souligne la même source.
Et cet acte ne fait que "confirmer la liaison dangereuse Polisario – Al-Qaeda dans la région sahélo-saharienne" établie par de nombreux rapports des services internationaux, et attestée par l’arrestation d’éléments du Polisario impliqués dans le trafic de drogue et d’armes en Mauritanie et au Mali, ajoute l’ATSME.
La communauté internationale "doit mesurer le danger que représente aujourd’hui la milice du Polisario, non seulement pour les sahraouis retenus dans les camps et qui n’ont toujours, hélas, ni liberté de mouvement, ni liberté d’expression, ni même le droit d’être recensés comme l’exige pourtant le HCR, mais aussi la menace directe qu’elle fait peser sur la stabilité des pays du Maghreb, du Sahel et même de l’Europe".
Aussi l’ATSE lance un appel à la communauté internationale" à agir vite et à presser l’Algérie à tout mettre en oeuvre pour libérer les otages innocents, arrêter et traduire les coupables devant une justice indépendante, dans l’un des pays d’origine des personnes enlevées (Espagne ou Italie)", afin de savoir comment cet enlèvement "a pu avoir lieu dans l’une des régions les plus militarisées du monde".