Primaires républicaines : Gingrich reprend la main

Le conservateur Newt Gingrich a remporté une victoire sans appel sur Mitt Romney en Caroline du Sud. Un retournement qui change la donne de la campagne des primaires républicaines en vue de la présidentielle américaine, dans laquelle Mitt Romney faisait figure de favori.

Primaires républicaines : Gingrich reprend la main
Jamais primaires républicaines n’auront été aussi indécises : les trois premières, organisées dans trois Etats, ont donné trois vainqueurs différents. Et l’incertitude qui avait prévalu tout au long de la campagne des prétendants républicains à l’investiture, dont chacun ou presque avait pu, tour à tour, prétendre au statut de favori, se retrouve une nouvelle fois à l’issue du vote dans l’Etat très conservateur de Caroline du Sud. Un vote remporté haut la main par Newt Gingrich, que l’on donnait hors course il y a peu, et qui se trouve ainsi relancé face à son principal adversaire Mitt Romney.

Selon les résultats définitifs, Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants qui avait été le cauchemar du président Bill Clinton dans les années 1990, a remporté 40,4% des voix contre 27,9% à Romney. Les deux hommes sont loin devant les deux autres candidats encore en lice, le catholique ultraconservateur Rick Santorum et l’isolationniste Ron Paul, qui ont recueilli respectivement 17% et 13% des voix. La déconvenue est rude pour le multimillionnaire Romney, longtemps donné gagnant dans cet Etat conservateur du sud-est du pays: il y a compté jusqu’à près de 20 points d’avance dans les sondages. Malgré son organisation hors pair et ses moyens financiers, il a été victime dans les derniers jours de la campagne des talents de polémiste démontrés par Gingrich lors des débats télévisés et d’une controverse sur sa déclaration de revenus, qu’il s’est finalement engagée à publier, mais seulement en avril prochain.

Romney admet que la course sera "longue"

Lors d’un discours triomphal, le vainqueur a repris l’antienne populiste qui lui a si bien réussi pendant la campagne, attaquant tour à tour l’élite, les médias et le président Barack Obama, qu’il a accusé d’avoir infligé "une catastrophe" au pays. Sa victoire en Caroline du Sud, a-t-il expliqué, est celle des Américains "qui pensent que les élites de Washington et New York ne les comprennent pas, ne se préoccupent pas d’eux, ne sont pas dignes de confiance et, en fin de compte, ne les représentent pas du tout !" Quant à Mitt Romney, qui comptait sur la Caroline du Sud pour laisser définitivement sur place ses rivaux, il a reconnu sa défaite, estimant que la course serait "longue" et "encore plus intéressante". L’ex-gouverneur du Massachusetts, qui incarne si bien les élites vouées aux gémonies par Gingrich, s’est cependant dit convaincu de finir par affronter Barack Obama à la présidentielle du 6 novembre.

Tous les regards se tournent désormais vers la Floride où se jouera le 31 janvier la prochaine étape des primaires, dans un parti républicain plus divisé que jamais. "La partie est relancée", a déclaré sur CNN le candidat Rick Santorum, rappelant qu’il avait emporté (d’un cheveu) le premier scrutin organisé au début du mois dans l’Iowa, Mitt Romney le New Hampshire et à présent Newt Gingrich la Caroline du Sud. Gingrich espère désormais rassembler le vote conservateur après avoir obtenu jeudi le ralliement de Rick Perry, le gouverneur du Texas qui a abandonné la course des primaires. Mitt Romney va pour sa part concentrer ses critiques sur son nouveau rival Newt Gingrich dans l’espoir de renouer avec la victoire le 31 janvier. La Floride est un Etat à l’électorat traditionnellement plus modéré que la Caroline du Sud. Supérieur à ceux de ses adversaires, son budget de campagne pourrait également faire la différence et lui permettre de prendre définitivement le dessus sur Gingrich.

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