Présidentielles en Egypte: de nouveaux rebondissements menacent de disqualifier les principaux candidats

La haute commission électorale en Egypte à clôturé, dimanche, la période des dépôts de candidatures dans un climat marqué par des inquiétudes sur l’éventualité d’une disqualification, pour des raisons juridiques, de la plupart des 23 candidats à ce scrutin, le premier à se tenir depuis la chute du régime de Hosni Moubarak.

Présidentielles en Egypte: de nouveaux rebondissements menacent de disqualifier les principaux candidats
L’ouverture d’une enquête sur la situation juridique et familiale des candidats a poussé les formations salafistes et islamistes de changer en dernière minute leurs stratégies et de présenter des candidats alternatifs pour garantir leur présence à ce marathon présidentiel.

Ainsi, le salafiste Salah Abou Ismaîl, considéré comme l’un des favoris à la succession à la magistrature suprême en Egypte, a été contraint à renoncer à ses ambitions en raison d’un écueil légal majeur, lié à la nationalité américaine de sa mère. Selon la Haute commission électorale, la mère de Hazem Abou Ismaïl, avait obtenu la nationalité américaine le 25 octobre 2006.

En se référant à des informations communiquées par le ministère égyptien des Affaires étrangères, la commission a précisé que la mère du candidat salafiste avait utilisé un passeport américain dans ses déplacements de et vers l’Egypte avant son décès.

Selon la loi électorale, tout candidat à la magistrature suprême doit être uniquement égyptien, de même que ses parents et son épouse. En réaction, Abou Ismaïl a nié en bloc ces informations alors que ses partisans accusent l’Occident et l’armée au pouvoir de chercher par tous les moyens de l’exclure du scrutin.

Le candidat salafiste a fait état, à ce propos, d’un "complot visant à porter atteinte à sa personne et à la mouvance islamiste dans son ensemble pour baliser la route à un candidat présenté par le conseil suprême des forces armées au pouvoir".

Pour sortir de cette impasse, Abdallah Achaal, un autre candidat du parti salafiste "Authenticité", s’est présenté à ce scrutin en renonçant à sa décision de retirer sa candidature en faveur de Khayrat Chater, numéro 2 du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), branche politique des Frères musulmans,.

Quant à elle, la Jamaa islamiya, groupe islamiste ultra-conservateur, a annoncé le soutien au prédicateur Safwat Hegazy pour représenter le Parti de la construction et du développement.

La Jamaa islamiya a jugé que la commission électorale entendait "écarter (les islamistes) au moyen de prétextes juridiques faibles et obscurs" afin de préparer le terrain à Omar Souleimane, l’ancien vice-président et ex-chef des renseignements de Hosni Moubarak dont la candidature surprise a été annoncée vendredi.

De son côté, les Frères musulmans ont choisi le président du PLJ, Mohamed Morsi comme second candidat à cette élection pour garantir leur présence au cas où la candidature de Khayrat Chater, leur premier choix, serait invalidé.

"Il s’agit d’une mesure de précaution", a indiqué la confrérie sur son site internet, en faisant état de manoeuvres visant à empêcher certains candidats de se présenter à cette élection.

"Celui qui observe le paysage politique voit de nombreux changements rapides, ce qui montre qu’il y a des tentatives de créer des obstacles pour empêcher certains candidats de compléter leur chemin", a estimé la confrérie.

M. Chater est sorti de prison en mars 2011 après avoir été condamné par un tribunal militaire à sept ans de réclusion pour des accusations de terrorisme et de blanchiment d’argent.

Or, la loi stipule que toute personne ayant été condamnée à de la prison doit attendre six ans à partir de la fin de sa peine ou de la date de sa grâce avant de pouvoir retrouver ses droits politiques.

Pour les mêmes motifs, la justice administrative avait interdit à l’opposant Ayman Nour de se présenter à la présidentielle en vertu de la même loi. Lors de ces élections, des candidats islamistes, des libéraux, d’anciens militaires ou encore des fidèles du régime Moubarak ont décidé de participer à ce marathon présidentiel.

Parmi les plus connus, figurent notamment Amr Moussa, ex-secrétaire général de la Ligue arabe et ancien chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Chafik, ancien ministre de l’aviation civile et qui fut nommé Premier ministre par Moubarak quelques jours avant sa chute du pouvoir, ainsi qu’Abdelmoneim Aboufoutouh, cadre réformiste des Frères musulmans.

La commission examinera du 13 au 15 avril les candidatures et informera le candidat qui ne remplira pas les conditions du refus de sa candidature. Le candidat invalidé aura ensuite 48 heures pour se pourvoir devant la même commission.

La liste finale des candidats pour la présidentielle doit être publiée le 26 avril et le premier tour est prévu les 23 et 24 mai, pour ce premier scrutin présidentiel depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011. Un second tour est prévu pour les 16 et 17 juin.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite