Présidentielle en Algérie : l’armée insiste sur les délais qu’elle a réclamés

La présidentielle pour élire en Algérie un successeur à Abdelaziz Bouteflika ne souffrira aucun autre délai, a martelé mercredi le chef d’état-major de l’armée, répétant son exigence qu’elle soit organisée d’ici la fin de l’année.

Le général Ahmed Gaïd Salah, qui a pris de fait les rênes du pays après avoir contraint le 2 avril le président Abdelaziz Bouteflika à la démission, sous la pression d’un mouvement de contestation inédit, s’exprimait pour la 3e fois en trois jours sur la situation politique.

Lundi, il avait implicitement sommé le président par intérim Abdelkader Bensalah de signer le 15 septembre le décret de "convocation du corps électoral". Selon la loi, le scrutin doit se tenir 90 jours après, ce qui permettrait d’organiser l’élection à la mi-décembre.

"Concernant l’élection présidentielle, j’aimerais insister encore une fois: la situation ne peut tolérer plus de retard", a déclaré mercredi le général Gaïd Salah au 3e jour d’une visite sur le terrain.

"Elle exige au contraire la tenue de ces élections décisives (…) dans les délais que j’ai évoqués lors de ma précédente intervention", a-t-il ajouté.

Depuis la démission du président Bouteflika, le haut commandement de l’armée, longtemps titulaire du "pouvoir réel" en Algérie, refuse toute autre solution de sortie de crise qu’une présidentielle organisée rapidement.

Mais le "Hirak", le mouvement populaire qui a éclos le 22 février, exige au préalable le départ du pouvoir des anciens fidèles du président déchu –M. Bensalah et le général Gaïd Salah en tête–, affirmant qu’un tel scrutin ne vise qu’à maintenir le "système" en place.

Le général Gaïd Salah a aussi à nouveau rejeté toute négociation de sortie de crise impliquant le haut commandement militaire, comme au Soudan, où l’armée a conclu en août un accord sur une période de transition avec les meneurs de la contestation.

"Certains partis politiques demandent à dialoguer, voire négocier directement avec l’institution militaire, en s’inspirant des expériences de certains pays de la région" mais "ils ont omis sciemment que l’Algérie avec son illustre histoire (…) est l’exemple à suivre", a-t-il estimé.

L’annulation de la présidentielle initialement prévue le 4 juillet a plongé le pays dans une crise constitutionnelle, le mandat de 90 jours du chef de l’Etat par intérim ayant expiré début juillet. M. Bensalah a annoncé qu’il resterait en fonctions jusqu’à l’élection d’un nouveau président.

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