Le candidat de la droite et du centre, qui tente de rattraper son retard dans les sondages sur ses adversaires du Front national et d’En Marche !, s’en est pris à ceux pour qui la nation est devenue "un mot tabou".
"On n’ose plus prononcer les mots nation, patrie, racines. Par quelle faiblesse de l’esprit peut-on en arriver à dire ‘je ne connais pas d’art français !’ et ‘il n’y a pas de culture française’ ?", a-t-il ajouté. "Quel somnifère idéologique peut bien aveugler M. Macron lorsqu’il dit des choses pareilles ?", s’est-il interrogé devant plus de 3.000 personnes.
Le candidat d’En Marche ! avait déclaré en février : "Il n’y a d’ailleurs pas une culture française, il y a une culture en France, elle est diverse, elle est multiple." L’ancien ministre avait par la suite attaqué ceux qui, à gauche, renient selon lui l’histoire de France et cèdent aux "tentations du communautarisme" et ceux qui, à droite et à l’extrême droite, "défendent une France rabougrie".
François Fillon a ensuite critiqué la dénonciation par Emmanuel Macron de la colonisation, qu’il avait qualifiée de crime conte l’humanité.
"Comment peut-on s’intégrer à un pays dont on dit qu’il n’a pas de culture et pas d’identité ? Comment peut-on se reconnaître dans une histoire dont on vous dit qu’elle n’a rien produit, sinon des crimes contre l’humanité", a-t-il dit.
"Chez Emmanuel Macron, le concept national est démodé; la France de demain, c’est un gigantesque espace de co-working où chacun vaque à ses occupations. En Marche !, c’est l’idéologie du bougisme, qui se déclare ennemie de toute forme de permanence", a-t-il asséné.
François Fillon, qui souhaite que l’on enseigne un "récit national" à l’école, a voulu dans le même temps se démarquer de Marine Le Pen.
"La solution, ça ne sera jamais de se retrancher derrière sa ligne Maginot et de renoncer à se battre en attendant la prochaine défaite !", a dit l’ancien Premier ministre en désignant les risques d’une sortie de l’Union européenne.
"Marine Le Pen, (Jean-Luc) Mélenchon et bien d’autres rêvent d’en finir avec 60 années de coopération mais pour quoi ? Pour revenir au chacun pour soi face aux sept milliards d’habitants que compte notre monde ?", a-t-il poursuivi devant un public alsacien traditionnellement attaché à la construction européenne.
Le député de Paris, qui n’a pas fait allusion à l’affaire des emplois familiaux présumés fictifs, a été aspergé de farine alors qu’il arrivait au meeting.
"Comme vous avez pu le constater il y a quelques instants, je suis victime d’un acharnement pitoyable. J’espère au moins que la farine était française !", a-t-il réagi à la tribune, après avoir changé de costume.