Le médecin, qui exerce au service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Louis, à Paris, se souvient des premiers cas de Sida. "Je n’imaginais pas être face à l’épidémie du siècle. On ne connaissait pas l’origine, on voyait juste les cas se multiplier, et ensuite on a commencé à faire des hypothèses", a-t-il raconté. "Au tout début, on cherchait des maladies qui touchaient le système immunitaire. On évoquait des sortes de leucémies, des maladies des globules blancs".
Selon lui, en 30 ans, le bilan est plutôt "positif". "Jamais dans toute l’histoire de la médecine on n’a découvert une maladie, on n’a trouvé son origine, on n’a eu des traitements, et on n’a pu en faire bénéficier un certain nombre de personnes (…) Les gens bien traités et dépistés à temps vont avoir une espérance de vie plus longue que la population générale, parce qu’ils vont être suivis toute leur vie. Cela peut paraître un peu paradoxal, mais il y a des gens qui font cette hypothèse".