L’éventuel port obligatoire du masque est une « question ouverte » qui dépendra de l’évolution des « recommandations scientifiques », a déclaré mardi le ministre de la Santé Olivier Véran.
« La question de savoir si, à terme, il faudra proposer, inciter, voire contraindre le port d’un masque en population générale, cette question là est ouverte, je le dis avec humilité face à une menace épidémique inédite, » a-t-il répondu lors des questions au gouvernement à l’Assemblée.
Une telle obligation, a-t-il relevé, est « portée par l’académie de médecine, mais est encore contestée par de nombreux organismes scientifiques internationaux ».
« A mesure que les recommandations scientifiques évoluent, nous sommes amenés nous-mêmes à nous réinterroger », a poursuivi le ministre, tout en assurant qu’à « l’heure actuelle je ne peux que confirmer que les gestes barrières (…) sont les mesures reconnues par l’OMS comme les plus efficaces » et que « à ce stade la doctrine (du gouvernement) n’a pas évolué ».
« Nous en restons, à l’heure où je vous parle, à la stratégie qui est de permettre de protéger les soignants par des masques FFP2 ou des masques chirurgicaux, les soignants mais également les personnes les plus fragiles, les personnes qui présentent des risques particuliers », a-t-il souligné.
« Mais s’il s’avère que le port d’un masque en population générale pouvait renforcer l’efficacité du dispositif, si les recommandations des scientifiques allaient dans ce sens, nous serions amenés à communiquer en ce sens », a-t-il ajouté.
Alors que le débat sur le port du masque s’amplifie dans de nombreux pays occidentaux, le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réitéré lundi que les masques seuls ne pouvaient être « la solution miracle » contre la pandémie de Covid-19, et que leur usage généralisé dans la population n’était justifié que si les autres mesures barrières sont impossibles ou difficiles à mettre en place.
Interpellé sur la persistance de la pénurie de masques, M. Véran a par ailleurs affirmé que l’Etat avait enregistré « 1,6 milliard (d’unités) de commandes sûres » et que les livraisons se faisaient – « 20 millions de masques la semaine dernière, 25 millions cette semaine » – tout en admettant des difficultés logistiques.
« 500.000 masques par jour sont déstockés en direction du secteur médico-social depuis qu’ils en ont fait la demande, » a-t-il par ailleurs assuré.