Plusieurs centaines de personnes rassemblées à Paris contre l’islamophobie

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche à Paris pour dénoncer "l’islamophobie" et la "stigmatisation des musulmans" par des responsables politiques et dans les médias notamment, a constaté une journaliste de l’AFP.

Répondant à l’appel dans les réseaux sociaux du "Rassemblement du 27 octobre", les participants se sont réunis place de la Nation où des orateurs ont pris la parole, dont Mohamed Mechmache, de l’association ACLeFeu, l’humoriste Yassine Belattar et Yasser Louati, ancien porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).

"Tant de mépris pour le voile de ma liberté", "Françaises et voilées, nous appliquons nos devoirs, où sont nos droits ?", pouvait-on lire sur des panneaux.

Dimanche soir, Emmanuel Macron a annoncé qu’il rencontrerait lundi matin des représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM), en précisant qu’il ne voulait pas "céder à la précipitation" pour s’exprimer sur la laïcité.

"On est citoyen et ce qu’on veut c’est être respecté en tant que tel", à déclaré à l’AFP Laure, membre du comité d’organisation de la manifestation.

"On veut nous interdire d’être voilée, de pratiquer, d’être musulmans tout simplement, et ça la laïcité et la constitution française nous le garantissent, donc on ne voit pas pourquoi on nous prend en grippe comme ça tout le temps dans les médias et pourquoi on sert d’écran de fumée à tous les réels problèmes de la société", dit-elle.

"Je suis musulmane donc je me sens concernée et visée par toute cette islamophobie, tout ce déchaînement de violence de ces jours derniers", estime dans la foule Myriam, 34 ans, en évoquant l’élu du Rassemblement national qui a pris à partie une mère voilée lors d’une séance du Conseil régional de Bourgogne-France-Comté le 11 octobre.

Cet incident et les réactions qu’il a suscitées ont relancé le débat sur le voile porté en public par certaines musulmanes, vu par certains responsables politiques comme une atteinte à la laïcité.

Quelques jours plus tôt, après l’attaque meurtrière (4 morts) à la préfecture de police de Paris le 3 octobre, commise par un agent converti à l’islam, le gouvernement avait souligné la nécessité de détecter les "signaux faibles de la radicalisation" en prenant des exemples (port de la barbe ou d’habits traditionnels, suivi du ramadan) qui ont nourri l’inquiétude d’associations craignant une stigmatisation des musulmans en général, notamment les pratiquants.

"Je coche toutes les cases ("signaux faibles"), qu’ils viennent me chercher",a écrit sur une pancarte un manifestant, Abdellah, 52 ans. "L’heure est grave. Dans un contexte de menace terroriste, on divise la population alors qu’on devrait faire bloc. Ceux qui stigmatisent avec le voile sont irresponsables".

"J’ai l’impression que chacun a son fantasme. Pour certaines personnes il est inconcevable qu’on puisse être libre, épanouie, pacifique et voilée", a déclaré un autre manifestante, Meriem, 31 ans.

Myriam a aussi souligné les dégâts faits selon elle par "tous ces débats sur les plateaux télévisés, tous ces gens qui ne cessent de blâmer l’islam, à croire que tous les malheurs de la France sont dus à l’islam alors que les musulmans de France sont tout simplement des Français qui vivent normalement leur religion au jour le jour et ne font de mal à personne".

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