Le Slovaque Jan Kubis nommé nouveau émissaire pour la Libye

Au terme d’un très long feuilleton à rebondissements, le Conseil de sécurité a donné vendredi son feu vert à la nomination du représentant de l’ONU au Liban, le Slovaque Jan Kubis, comme nouvel émissaire pour la Libye, ont indiqué à l’AFP des diplomates.

Agé de 68 ans, Jan Kubis était depuis janvier 2019 Coordonnateur spécial pour le Liban. Au cours de sa carrière, il a dirigé la mission de l’ONU en Irak de 2015 à 2018 et celle en Afghanistan de 2011 à 2015 après avoir été notamment chef de la diplomatie de son pays de 2006 à 2009 et secrétaire général de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de 1999 à 2005.

Né le 12 novembre 1952, Jan Kubis parle slovaque, tchèque, anglais, russe et un français élémentaire.

Au Liban, il s’est rapidement démarqué par un ton franc et direct et ses critiques, souvent virulentes, à l’égard des dirigeants libanais.

Au Conseil de sécurité, cependant, certains diplomates restent mesurés. Pour la Libye, « de guerre lasse, on va suivre le consensus, mais il n’a pas une très bonne réputation d’efficacité, ce n’est pas un foudre de guerre », indique à l’AFP l’un d’eux sous couvert d’anonymat.

Proposé au Conseil par le chef de l’ONU, Antonio Guterres, il aura dans ses nouvelles fonctions à soutenir un cessez-le-feu fragile et confirmer le retrait des troupes étrangères et des mercenaires d’un pays où les ingérences sont multiples.

Le processus de nomination d’un émissaire pour la Libye, poste vacant depuis près d’un an, a été chaotique, gênant pour l’image de l’ONU alors que les affrontements ne cessaient pas, exaspérant nombre de diplomates.

Après la démission début mars 2020 du Libanais Ghassan Salamé, officiellement pour raisons de santé, mais qui ne cachait plus sa lassitude face aux violations des résolutions de l’ONU, l’Afrique a longtemps réclamé que le poste revienne à un Africain.

En vain. Coup sur coup, un ex-chef de la diplomatie algérienne et une ancienne ministre du Ghana ont été écartés par les Etats-Unis.

Washington a ensuite imposé à ses partenaires une scission du poste en deux, avec un coordonnateur de la petite mission de l’ONU basé à Tripoli et un émissaire chargé des négociations politiques installé à Genève.

La fonction de coordonnateur a été attribuée à un Zimbabwéen, sorte de lot de consolation pour l’Afrique, et le Conseil de sécurité s’était péniblement mis d’accord fin 2020 pour que le nouvel émissaire soit le Bulgare Nickolay Mladenov, jusque-là émissaire au Proche-Orient.

A peine choisi, ce dernier avait cependant annoncé fin décembre à la surprise générale son renoncement pour raisons familiales et de santé, une décision qui a laissé perplexes nombre de diplomates.

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