Obama veut que le Congrès adopte un plan d’aide militaire aux rebelles syriens
Le président américain Barack Obama a personnellement demandé à des parlementaires d’adopter rapidement un programme d’aide militaire aux rebelles syriens modérés, ont annoncé des élus mercredi, peu avant l’annonce par Barack Obama de sa stratégie contre les jihadistes de l’Etat islamique.
"Le président m’a appelé et demandé de prendre cela en compte", a rapporté à des journalistes Hal Rogers, président de la commission qui s’occupe des lois de finances. "Mais je n’aime pas du tout l’idée d’ajouter ça à une loi de finances à la dernière minute".
Mais à la suite de la requête présidentielle, les dirigeants républicains de la Chambre ont annoncé que le vote de jeudi était repoussé sine die, en raison du discours que Barack Obama doit prononcer mercredi soir.
"Etant donné la gravité de la situation et la nécessité pour tous les membres d’évaluer la demande du président, la Chambre va repousser le vote", a déclaré mercredi Kevin McCarthy, chef de la majorité républicaine.
Signe de la délicatesse politique du sujet, le groupe républicain se réunira jeudi matin à huis clos pour débattre de la marche à suivre. Tous les représentants participeront également à une séance classifiée d’informations organisée par l’exécutif américain jeudi matin.
Les alliés démocrates de Barack Obama au Congrès soutiennent sa demande et l’ont fait savoir publiquement.
"Nous devons former et équiper les rebelles syriens et les autres groupes du Moyen-Orient qui ont besoin d’aide", a expliqué Harry Reid, chef des démocrates du Sénat, à qui Barack Obama a présenté mardi sa stratégie dans le Bureau ovale. "Le président a essayé dans le passé d’obtenir cela (l’autorisation, ndlr) de notre part, et nous devons lui donner".
"Ce n’est pas un problème d’argent, mais d’autorisation" parlementaire, a souligné la chef des démocrates de la Chambre, Nancy Pelosi, également présente à la réunion de mardi à la Maison Blanche.
Un conseiller républicain ironisait mercredi sur la soudaine hâte du président pour aider les rebelles syriens, rappelant que Barack Obama avait déjà annoncé en mai un plan d’aide aux rebelles, auquel le Sénat démocrate n’avait pas donné suite.