Nice : il aide des migrants, huit mois de prison avec sursis requis
Un agriculteur est poursuivi pour aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière après avoir installé une cinquantaine d’Érythréens.
Devant le tribunal, l’agriculteur barbu aux fines lunettes rondes a revendiqué des actes « politiques » : « Je le fais parce qu’il y a des gens qui ont un problème, je le fais parce qu’il faut le faire. Il y a des gens qui sont morts sur l’autoroute, il y a des familles qui souffrent, il y a un État qui a mis des frontières en place et qui n’en gère absolument pas les conséquences. »
Le procureur Jean-Michel Prêtre a de son côté dénoncé l’usage de ce procès comme d’une « tribune politique » et a requis à l’encontre de Cédric Herrou huit mois d’emprisonnement avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve et la confiscation de son véhicule, ainsi qu’un usage limité de son permis de conduire aux besoins de sa profession.
300 personnes devant le tribunal
La décision a été mise en délibéré au 10 février. L’agriculteur, qui dirige une exploitation produisant des olives et des oeufs dans la vallée de la Roya, l’une des voies d’entrée vers la France des migrants venus d’Italie, est poursuivi pour aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière.
Quelque 300 personnes, dont de nombreux membres d’un collectif d’aide aux migrants Roya Citoyenne, s’étaient rassemblées devant le palais de justice pour le soutenir avant le début de l’audience. La justice lui reproche l’installation, en octobre 2016, sans autorisation d’une cinquantaine d’Érythréens dans un centre de vacances SNCF désaffecté à Saint-Dalmas-de-Tende.
L’occupation de ce centre, dénoncée avec force par les élus locaux LR, avait pris fin avec l’intervention des forces de l’ordre au bout de trois jours.
(Avec AFP)