Interférence russe: le renseignement américain expose ses preuves

Moscou a-t-il interféré dans l’élection américaine ? Les chefs espions en sont convaincus et vont défendre leur point de vue jeudi matin lors d’une audition au Congrès pour exposer leurs preuves, face à un Donald Trump qui ne cesse de les désavouer publiquement.

Le président élu a lui apporté dans une série de tweets mercredi du crédit au site WikiLeaks et son fondateur Julian Assange, qui nient toute intervention de Moscou dans sa publication de courriels du parti démocrate et de proches d’Hillary Clinton.

Ce soutien à un homme largement vilipendé aux Etats-Unis pour avoir déjà publié en 2010 des télégrammes diplomatiques secrets volés, a provoqué un tollé y compris chez des élus républicains.

"Julian Assange a dit +qu’un ado de 14 ans pouvait avoir piraté (John) Podesta+ – alors pourquoi le parti démocrate a-t-il été si négligent? (Assange) a aussi dit que les Russes ne lui avaient pas transmis les informations", a écrit le futur président des Etats-Unis.

es services américains de renseignement, mais aussi des entreprises privées de sécurité informatique a priori indépendantes, affirment que Moscou est à l’origine de fuites de courriels du parti démocrate et de John Podesta, le directeur de campagne de Hillary Clinton.

Le sénateur John McCain a d’ailleurs qualifié mercredi les piratages "d’acte de guerre".

Reste à savoir sur quels éléments se fonde l’administration sortante, qui n’a pour l’instant pas donné publiquement de preuves tangibles. Convaincue que la publication de ces courriels par WikiLeaks était destinée à favoriser Donald Trump, la Maison Blanche a déjà engagé de sévères sanctions contre deux services russes de renseignement et expulsé 35 diplomates russes, des agents de renseignement selon elle.

La CIA est convaincue que ce sont les Russes qui ont donné les courriels à WikiLeaks. Mais Julian Assange, fervent détracteur d’Hillary Clinton – si elle avait été élue elle aurait selon lui "entraîné les Etats-Unis dans des guerres stupides".

L’équipe de M. Trump avait aussi rejeté les conclusions de la CIA, jugeant que les analystes qui y sont parvenus "sont les mêmes que ceux qui disaient que (l’ancien président irakien) Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive".

– ‘Mouchard’ de Moscou –

Mais nombre d’élus y compris républicains ne semblaient pas partager l’avis de Donald Trump.

Pour l’homme fort du Congrès et chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Paul Ryan, Julian Assange "est un mouchard au service de la Russie". "Il fait fuiter, il vole des données, et met en danger la sécurité nationale".

Plusieurs membres de la commission de la Défense du Sénat se sont inquiétés de ce soutien implicite du futur président américain à Julian Assange.

"M. Assange est un fugitif selon la loi, réfugié dans une ambassade, qui a un passif de sape des intérêts américains. J’espère qu’aucun Américain ne se fera avoir par lui. On ne devrait lui accorder aucune crédibilité", a affirmé sur CNN le républicain Lindsey Graham.

(Avec AFP)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite