Michèle Alliot-Marie, l’indétrônable détrônée
Michèle Alliot-Marie a finalement été évincée, dimanche, du gouvernement.. Elle sera rempalcée par Alain Juppé qui quittera le ministère de la Défense. La chef de la diplomatie française était soumise à un feu roulant de critiques sur les conditions de son voyage de fin d’année en Tunisie. Elle avait notamment utilisé à deux reprises le jet privé d’un homme d’affaires proche du président déchu Zine Ben Ali pendant le soulèvement dans ce pays.
La ministre des Affaires étrangères invoque notamment une campagne d’"attaques politiques et médiatiques" véhiculant "contre-vérités et amalgames" sur son compte. "Je vous demande donc de bien vouloir accepter ma démission", ajoute Michèle Alliot-Marie, au coeur d’une polémique sur ses vacances et ses amitiés tunisiennes.
"Bien qu’ayant le sentiment de n’avoir commis aucun manquement, j’ai (…) décidé de quitter mes fonctions de ministre des Affaires étrangères et européennes", déclare Michèle Alliot-Marie dans cette lettre qui débute par "Cher Nicolas". "Je vous demande de bien vouloir accepter ma démission", dit-elle.
"Depuis quinze jours, c’est ma famille qui subit de la part de certains médias un véritable harcèlement dans sa vie privée" et "je ne puis accepter que certains utilisent cette cabale pour essayer de faire croire à un affaiblissement de la politique internationale de la France", écrit-elle.
"J’ai une trop haute idée de la politique au service de la France pour accepter d’être utilisée comme prétexte à une telle opération" et "j’ai une trop grande loyauté et amitié à votre égard pour accepter que votre action internationale puisse, en quoi que ce soit, en souffrir", précise-t-elle.
Depuis le début de l’année, Michèle Alliot-Marie avait accumulé les maladresses en raison de vacances fin 2010 en Tunisie alors que la révolte y avait commencé et une série de déclarations ayant provoqué des polémiques et des appels à sa démission, venus de l’opposition comme des rangs de la majorité présidentielle.