La croissance dans le royaume devrait être comprise cette année entre 4,5 et 5%, à la faveur d’une bonne campagne agricole, a relevé M. Jouahri, lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion trimestrielle de Bank Al-Maghrib.
Evoquant par ailleurs des recettes et des dépenses en légère hausse, il a estimé que "nous arrivons avec un déficit budgétaire pour 2013 autour de 5,5%".
Le Maroc s’était initialement engagé à réduire son déficit public à 4,8% du PIB à fin 2013, mais cette prévision avait été rapidement revue avec l’annonce d’un dérapage de cette dette, à 7,3% pour 2012.
Ce dérapage était en grande partie lié à une nouvelle hausse du coût de la caisse de compensation, qui subventionne à grand frais (55 milliards de dirhams, cinq mds d’euros) des produits de base comme le sucre, la farine ou l’essence.
La loi de finances 2013 a prévu une enveloppe de 40 mds de dirhams (3,6 mds d’euros), et cet objectif devrait être à peu près tenu, selon Abdellatif Jouahri: à fin août-début septembre, 29 mds de dirhams (2,6 mds d’euros) avaient été consommés au titre de la compensation.
Pressé par les instances internationales de réformer cette caisse, le gouvernement emmené par les islamistes du Parti justice et développement (PJD) vient de mettre en oeuvre un système d’indexation partielle des carburants sur les cours mondiaux.
D’après M. Jouahri, cette décision permettra d’économiser jusqu’à 1,6 md de dirhams (143 millions d’euros) cette année, et 7 mds de dirhams (625 M EUR) l’an prochain (dans le cas d’un baril de brut à 120 dollars, ndlr).
Son impact sur l’inflation, laquelle devrait atteindre 2,2%, en 2013, serait de 0,2 à 0,7%.
Ce responsable a par ailleurs signalé une baisse de 16% des exportations de phosphates, dont le Maroc est l’un des principaux producteurs au monde, en partie compensée par le dynamisme du secteur automobile, lié à la montée en puissance de l’usine géante de Renault à Tanger (nord).
Mardi, Bank al-Maghrib a, enfin, décidé de maintenir inchangé son principal taux directeur (3%).