Mercredi soir, le chef de gouvernement, l’islamiste Saadeddine El Othmani a donc réuni ses troupes autour de l’exercice consacré des « 100 jours de l’Exécutif ». «Une manière de dresser un bilan d’étape, de resserrer les rangs et de poursuivre le travail », résume à Atlasinfo l’un des représentants de la coalition gouvernementale ayant assisté à la réunion convoquée par le successeur d’Abdelilah Benkirane. Un message subliminal aussi auquel s’accrochent les partis formant la majorité : non il n’y aura pas de réajustement, tout le monde est au travail.
Action de communication pour relancer une machine grippée ou exercice périlleux pour un gouvernement affaibli par les événements d’Al Hoceima ? C’est en tout cas la question que se pose une figure de la majorité. « Les autres partis de la coalition au pouvoir n’auraient jamais dû accepter cet exercice qui consiste à faire un bilan d’étape. Parce que justement il est trop tôt pour le faire. Les ministres n’ont aucun bilan pour le moment. Et il n’y a qu’à voir la note de cadrage du projet de loi de finances pour le comprendre », lâche notre interlocuteur.
Toujours est-il que le chef de gouvernement que l’on dit effacé voire dépassé, a tenu à rappeler qu’il était bel et bien à la tête d’une majorité. Difficile d’exister dans l’ombre d’un Benkirane omnipotent ? C’est le numéro 2 du PJD, Slimane Amrani qui a assisté mercredi soir à la réunion de la majorité. Une réunion qui n’a pas tenu toutes ses promesses.
La charte de la majorité –une sorte de modus vivendi entre le PJD, le RNI, l’UC, le PPS et le MP- n’a pas été débattue et son adoption a même été reportée sine die. « Tant que le PJD n’a pas réglé ses problèmes en interne, il n’y aura pas de charte », confie un leader de la majorité. Le parti des islamistes au pouvoir est divisé sur la succession de Benkirane qui, lui, rêve, d’un troisième mandat et de nouveaux statuts sur mesure.