Macron part lundi à Saint-Martin, l’Etat francais de plus en plus critiqué

Le président français Emmanuel Macron a décidé de partir lundi soir pour l’île caribéenne de Saint-Martin ravagée par Irma mais épargnée par José, au moment où les critiques concernant la gestion de la crise par l’Etat montent parmi les insulaires et les politiques.

"Le président de la République a décidé de partir dans la nuit de lundi à mardi pour Saint Martin. Il passera la journée sur l’île pour pouvoir s’entretenir avec les habitants et les élus de l’île", a annoncé dimanche soir le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.

L’ouragan Irma a fait au moins dix morts et sept disparus dans la partie française de Saint-Martin et quatre dans la partie néerlandaise.

Après le passage de l’ouragan José plus au large que prévu de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy, autre île française, l’heure était au soulagement et à la reprise du pont aérien et du pont maritime pour évacuer les plus vulnérables dans un sens et acheminer du fret dans l’autre.

A l’aéroport de Grand-Case, au nord de la partie française de Saint-Martin, un ballet aérien incessant a repris, a constaté l’AFP.

La préfecture de Guadeloupe a également annoncé dimanche soir la reprise des liaisons maritimes entre la Guadeloupe, la Martinique et Saint-Martin.

Dans un paysage de ruines, les secours, militaires et forces de l’ordre, devaient atteindre le nombre de 2.000 dimanche soir, a annoncé sur place la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.

Selon les pompiers, 300 m3 d’eau doivent être distribués dimanche, ainsi que de la nourriture.

EDF a indiqué que 140 tonnes d’équipements électriques étaient arrivés par avion en Guadeloupe avant d’être acheminées en bateau.

Les opérateurs travaillent à rétablir au plus vite les télécommunications, alors que Radio France a lancé une radio d’urgence, disponible sur les ondes et sur internet.

La sécurité est désormais "revenue sur le territoire", a également assuré la ministre après les pillages ayant suivi le passage de l’ouragan. Il y a eu 11 interpellations.

Une interdiction de circulation s’apparentant à un couvre-feu est en vigueur à Saint-Martin entre 19H00 et 07H00 jusqu’à mercredi. A Saint-Barthélemy, aucun véritable pillage n’a été rapporté aux autorités.

Critiques de l’opposition

Avant le soulagement de voir l’ouragen José s’éloigner, la tension était parfois palpable à Saint-Martin. "Je suis en colère après Paris et sa gestion de crise", disait Nicolas, fonctionnaire installé depuis six ans sur l’île.

A Paris également, les critiques de l’opposition au sujet du niveau de préparation des pouvoirs publics au passage d’Irma s’amplifiaient, certains réclamant une commission d’enquête parlementaire.

La présidente du Front National (extrême droite) Marine Le Pen a dénoncé samedi un gouvernement n’ayant "rien anticipé" et des moyens "tout à fait insuffisants". Le député Les Républicains (droite) Eric Ciotti a fustigé dimanche les "défaillances de l’Etat".

Le chef de file de la France Insoumise (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon a lui réclamé une commission d’enquête parlementaire sur la gestion en amont de la catastrophe.

Face à ces critiques, le gouvernement s’est défendu.

"L’Etat, depuis le début, a fait face à la situation. "Mais lorsque vous avez des vents qui par rafales peuvent souffler à 380 km/h, il est évident que vous avez le désastre que l’on a pu connaître", a déclaré le ministre de l’Intérieur.

"Le temps n’est pas aux polémiques. Il est aujourd’hui à l’action", a asséné M. Collomb.

"Jamais je ne laisserai dire que les services de l’Etat, que les services de la collectivité territoriale n’auraient pas été à la hauteur", a martelé Mme Girardin.

Après deux jours sur place, Mme Girardin s’est engagée à "revenir plusieurs fois sur l’île" qui "devra se transformer pour faire face aux cyclones de plus en plus fréquents".

Un premier coût des dommages a été évalué samedi à 1,2 milliard d’euros par la Caisse centrale de réassurance (CCR).

Source AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite