Lycéens: 39 interpellations à Lyon lors d’une manifestation et des blocages
Une manifestation d’élèves contre la réforme du lycée et de nouveaux blocages d’établissements ont une nouvelle fois dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre, vendredi à Lyon, avec un total de 39 interpellations selon la préfecture.
La situation s’est rapidement tendue avec des jets de pierres et de bouteilles sur les forces de l’ordre qui ont répondu par des tirs de gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.
"Macron démission" et "Qu’une solution, la révolution", chantaient en marchant à vive allure les manifestants. Ils étaient 2.300 selon la préfecture, un chiffre corroboré par l’Union nationale lycéenne (UNL) qui avait appelé au rassemblement.
"L’école ne doit pas devenir élitiste", a déclaré à l’AFP Pierre, en première S au lycée Juliette Récamier dans le 2e arrondissement, qui portait une pancarte où était écrit "De l’argent pour l’éducation, pas pour les patrons". La réforme du bac "privilégie le privé par rapport au public", a-t-il dénoncé, les lycées publics ne devant proposer "que sept spécialités sur douze".
"C’est un bac qui perd son caractère national et qui va accroître les inégalités, quant à Parcoursup nos élèves sont les premières victimes donc on se reconnaît pleinement dans ces revendications", a dit Nicolas Kemoun, professeur en sciences économiques et sociales au lycée Robert Doisneau à Vaulx-en-Velin, venu "manifester à leur côté pour éviter aussi les débordements, les encadrer".
Une assemblée générale a rassemblé près de 500 personnes dans une salle de la Bourse du Travail, place Guichard, où des affrontements ont continué entre petits groupes de jeunes et forces de l’ordre, qui les ont dispersés à la mi-journée.
La police a interpellé 19 jeunes durant la manifestation et 20 autres aux abords d’établissements bloqués en banlieue. Au total, plus de 150 personnes, la plupart mineures, ont été interpellées dans ce cadre depuis le début de la semaine à Lyon et alentour.
Selon une source proche de l’enquête, le mouvement s’est durci en fin de semaine, les téléphones portables saisis lors des interpellations ayant révélé des appels à la violence sans lien avec les revendications des organisations lycéennes.
La vice-présidente nationale de l’UNL, Laura Pfister, élève d’un lycée lyonnais, a relayé un appel à "la grève illimitée à partir de lundi" lors de l’assemblée générale, dénonçant "un gouvernement qui ne nous écoute pas et ne nous répond qu’avec la matraque".
Son établissement a connu de graves violences mercredi dans le 8e arrondissement de Lyon, commises par des casseurs extérieurs au lycée, dont le personnel a réclamé la fermeture au rectorat.