Les Marocains ont commencé à voter mercredi matin pour des élections générales qui devraient déterminer l’avenir du parti islamiste PJD au pouvoir depuis une décennie.
Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 locales (07H00 GMT) et fermeront à 19H00 (18H00 GMT). Les premières estimations sont attendues dans la soirée.
Près de 18 millions de Marocains sont attendus aux bureaux de vote pour exprimer leur choix aux élections législatives, régionales et communales, qui se déroulent toutes en une seule journée, la première du genre dans l’histoire du Royaume.
Le scrutin d’aujourd’hui se caractérise par la participation d’une nouvelle génération d’électeurs, qui constituent environ 11,9%, soit 3,002 millions de jeunes qui vont voter pour la première fois.
La population en âge de voter s’élève à près de 25,226 millions de Marocains contre 23,211 millions en 2016, ce qui représente 69,5% de la population totale du Maroc, selon le Haut commissariat au Plan (HCP).
Un peu plus de la moitié de cette population sont des femmes (12,801 millions et 50,7%), précise le HCP dans une note publiée à l’occasion de cette triple élection du 8 septembre 2021.
Le taux de participation est le véritable enjeu des scrutins d’aujourd’hui. La participation avait plafonné à 43% lors des législatives de 2016.
Les quelque 18 millions d’électeurs éliront, pour la première fois, les 395 députés de la Chambre des représentants et plus de 31.000 élus communaux et régionaux.
Le chef du gouvernement est issu du parti arrivé en tête du scrutin législatif. Il est nommé par le roi Mohammed VI et chargé de former son exécutif pour un mandat de cinq ans.
le Parti justice et développement , dirigé par le Premier ministre sortant Saad-Eddine El Othmani, espère briguer un troisième mandat consécutif à la tête du gouvernement, mais son bilan mitigé l’a considérablement affaibli.
Durant deux semaines, la campagne électorale, marquée par l’absence de grands meetings politiques en raison de la pandémie, a été longtemps atone avant de donner lieu ces derniers jours à une vive confrontation entre le PJD et son rival libéral du Rassemblement national des indépendants (RNI), deux des favoris du scrutin.
L’ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane s’est porté au secours de son parti affaibli et s’est attaqué frontalement au président du RNI, Aziz Akhannouch, dans une vidéo publiée sur Facebook usant d’insultes et de sous -entendus.
Ministre de l’Agriculture depuis 2007, M. Akhannouch a rétorqué lundi, dans un média local, que les critiques des islamistes étaient « un aveu d’échec » et « ne visent qu’à semer la zizanie ».
En l’absence de sondages d’opinion, les prédictions des médias locaux pointent également les chances du Parti authenticité et modernité (PAM, libéral) et du Parti de l’Istiqlal (centre-droit), tous les deux dans l’opposition.
C’est la première fois depuis la tenue des premières élections au Maroc en 1960 que la répartition des sièges à la Chambre des représentants sera calculée sur la base du nombre des électeurs inscrits et non des votants.
Ce nouveau mode de calcul devrait handicaper les grands partis, au profit des petites formations. Seul le PJD s’y est opposé, s’estimant « lésé ».
Car s’il réalise le même score qu’en 2016, le PJD n’obtiendra cette fois, selon les estimations, que 80 à 85 sièges, contre 125 à l’époque. Ce qui compliquerait sa tâche de constituer une nouvelle coalition gouvernementale en cas de victoire.
La compétition électorale est caractérisée par l’absence de polarisation bien définie sur les choix politiques.
Quels que soient les résultats du prochain scrutin, l’ensemble des partis politiques est censé adopter dans le futur une charte découlant du « nouveau modèle de développement », prôné par le roi Mohammed VI..
Ce NMD ambitionne de doubler le PIB à l’horizon 2035.