Ouverture du procès des attentats du 13 novembre 2015 sous haute sécurité maximale

A compter de ce mercredi 8 septembre commence au palais de justice à Paris le procès des attentats du 13 novembre 2015, placé sous haute sécurité maximale.

Filmé pour l’Histoire, ce procès va se dérouler sur neuf mois, une durée sans précédent pour une audience criminelle en France. Il est aussi inédit par l’ampleur du dossier – 542 tomes – par son nombre de parties civiles – au moins 1.800 – et par sa charge émotionnelle.

Interrogé ce mercredi 8 septembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que «près d’un millier de policiers et gendarmes» avaient été «spécifiquement mobilisés» à Paris, afin de «sécuriser le procès».

Quelque 550 personnes prendront place dans une salle spécialement construite au sein du palais de justice historique pour ce procès de « tueries de masse », selon l’ancien procureur de Paris François Molins.

Dans la matinée, sous l’oeil des caméras, un convoi ultrasécurisé a quitté la prison de Fleury-Mérogis, où le seul membre encore en vie des commandos jihadistes du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam, est depuis plus de cinq ans incarcéré à l’isolement total.

Défendu par Olivia Ronen, une pénaliste de 31 ans, Salah Abdeslam s’est muré dans le silence, hormis quelques déclarations pour minimiser son rôle et légitimer les attentats.

 

« Le monde entier nous regarde », a lancé au micro de BFMTV et RMC le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, pour qui le défi est double: que la justice « soit rendue conformément aux règles qui sont les nôtres depuis des siècles et que nous soyons au rendez-vous logistique ». « Ce qui fait la différence entre la civilisation et la barbarie, c’est la règle de droit », a ajouté le ministre.

Il doit permettre en particulier « aux familles de victimes, de comprendre ce qu’il s’est passé » et de « construire (une) mémoire collective en réaffirmant les valeurs d’humanité et de dignité de la société dans laquelle on vit », a ajouté le magistrat sur RTL.

À l’ouverture de l’audience, c’est sans doute vers Salah Abdeslam que tous les regards se tourneront. Le Franco-marocain de 31 ans est le « dixième homme », seul membre encore en vie des commandos téléguidés par le groupe Etat islamique (EI) qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés à Saint-Denis et Paris.

La cour d’assises spéciale doit juger au total vingt accusés, soupçonnés d’être impliqués à divers degrés dans la préparation des attentats jihadistes les plus sanglants en France.

Dix prendront place dans le box aux côtés de Salah Abdeslam, trois autres, sous contrôle judiciaire, comparaîtront libres. Six autres enfin sont jugés par défaut, dont le donneur d’ordres et vétéran du jihad Oussama Atar, et les « voix » françaises de la revendication de l’EI, les frères Fabien et Jean-Michel Clain, tous trois présumés morts en Syrie.

Les deux premières journées d’audience seront essentiellement consacrées à l’appel des parties civiles.

 

 

 

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