Les Britanniques se préparent à un long et dur confinement

Face à une flambée du nouveau variant du coronavirus, les Britanniques se préparaient mardi à un long et dur confinement, avec l’espoir ambitieux de pouvoir vacciner près de 14 millions de personnes d’ici mi-février comme seule porte de sortie.

Face à la progression alarmante de ce variant, de 50 à 70% plus contagieux selon les scientifiques britanniques, et devant le risque que les hôpitaux soient submergés, le Premier ministre Boris Johnson a étendu et durci le confinement, l’appliquant à toute l’Angleterre. Les écoles, laissées jusqu’à présent ouvertes, ont fermé.

L’Ecosse est également entrée dans un confinement du même type pour au moins tout janvier. Déjà confinés, Pays de Galles et Irlande du Nord ont décidé de laisser les enfants à la maison.

En Angleterre, « début mars, nous devrions pouvoir lever certaines de ces restrictions mais pas nécessairement toutes », a prévenu Michael Gove, chargé de la coordination de l’action du gouvernement britannique, sur Sky News.

Avec plus de 75.000 morts, le Royaume-Uni est l’un des pays d’Europe les plus endeuillés par le Covid-19 et la tendance s’est aggravée ces dernières semaines. Le bilan quotidien des contaminations dépasse les 50.000, et approchait même les 59.000 lundi.

 

 Objectif atteignable

 

Pour alléger la pression sur les hôpitaux anglais, où le nombre de patients atteints par le virus frôle les 27.000, bien plus que le pic de la première vague, les autorités espèrent vacciner d’ici mi-février toutes les personnes de plus de 70 ans ainsi que les soignants, soit près de 14 millions de personnes parmi les plus à risque.

Elles misent sur une très forte accélération de la campagne de vaccination, qui a déjà permis d’immuniser plus d’un million de personnes depuis le 8 décembre, et désormais menée avec deux vaccins, le Pfizer/BioNTech et l’AstraZeneca/Oxford.

« Plus le programme de vaccination sera efficace (…), plus il sera facile de lever ces restrictions », a souligné Michael Gove, annonçant « des semaines très, très difficiles à venir ».

Estimant « inévitable » le retour à un confinement national, tout en jugeant la réaction du gouvernement « trop lente », le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer a souhaité que l’exécutif, critiqué pour ses hésitations et revirements depuis le début de la pandémie, se montre cette fois à la hauteur de ses promesses.

Le Health Service Journal, revue médicale de premier plan, souligne que pour la seule Angleterre, il faudrait vacciner plus de 10 millions de personnes en six semaines pour atteindre l’objectif, très ambitieux, du gouvernement.

Pour Nilay Shah, chef du département de génie chimique à l’Imperial College de Londres cité par le Science Media Centre, « il devrait être possible d’atteindre des niveaux de vaccination de 300.000 à 500.000 doses par jour », moyennant « beaucoup de coordination » entre la fabrication, la logistique et la formation des équipes administrant le vaccin.

Mais accélérer les vaccinations ne suffira pas, a prévenu la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, justifiant l’instauration de « restrictions beaucoup plus strictes ».

 

 « Pas d’autre solution »

 

Légalement, le confinement doit entrer en vigueur dès mercredi à 00H01 locales et GMT, mais Boris Johnson a appelé la population à suivre les règles immédiatement. Le Parlement en débattra mercredi.

Les sorties ne sont autorisées que pour des raisons essentielles, comme faire des courses, aller travailler quand c’est impossible de la maison ou pour raisons médicales. Comme lors du premier confinement au printemps et contrairement au deuxième en novembre, les écoles ont fermé dès mardi.

Les rues de Londres sont quasi désertées. « Il n’y a pas d’autre solution », estime, résignée, Jenny Heath, 42 ans, qui travaille dans le marketing, interrogée par l’AFP dans la City.

« C’est juste exaspérant, parce que je ne sais pas si les gens vont pouvoir faire ce dernier effort », estime Alex, retraité de 65 ans, déplorant « la manière dont les choses ont été gérées par ce gouvernement ».

Pour soutenir les centaines de milliers d’entreprises déjà malmenées par les précédentes restrictions, comme les commerces, bars et restaurants, le gouvernement britannique a annoncé 4,6 milliards de livres (5,1 milliards d’euros) de nouvelles aides.

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