"Je ne parle pas d’émeutes. Pour moi, il s’agit d’un coup d’Etat orchestré, téléguidé, préparé, mais dont j’ignore les commanditaires", accuse-t-elle. "Je ne crois pas du tout au scénario d’une révolution spontanée née d’une contestation de la jeunesse".
La femme de Zine el-Abidine Ben Ali réfute que son mari a donné l’ordre de tirer sur la foule lors des manifestations, faisant 300 morts. "Jamais. Pour le prouver, l’avocat de mon mari a demandé que les enregistrements des communications entre le président et les ministres de l’Intérieur et de la Défense soient remis à la justice. Étonnamment, le gouvernement transitoire a refusé", précise-t-elle. A la question "aurait-il fallu plus de libertés politiques", la femme la plus haïe du pays répond laconiquement "Oui, j’en conviens".