
"Suite à ce qui a été relayé par certains médias concernant les déclarations du dénommé Abdellah Nhari (ndlr, un imam qui prêche à Oujda), et l’incitation à la violence que ses propos peuvent engendrer via les prêches, le Parquet ordonne l’ouverture d’une enquête", indique un communiqué de la cour d’Appel d’Oujda (nord-est).
Lors d’un prêche tenu vendredi dernier à Oujda, Abdellah Nhari, connu pour ses propos radicaux, a déclaré que le journaliste Elmokhtar Laghzioui, rédacteur en chef du quotidien Al Ahdath Al Maghribia, "est un +dayoute+ (celui qui n’est pas jaloux, en arabe, ndlr) et en islam, le +dayoute+ doit être tué".
Cet extrait a été diffusé le vendredi sur le site internet Youtube et repris par plusieurs site marocains.
L’imam réagissait ainsi après des déclarations du journaliste à une chaîne satellitaire comme quoi il était "favorable" aux libertés individuelles, notamment sexuelle, y compris lorsqu’il s’agit "de sa mère ou de sa soeur".
Les déclarations de l’imam Nhari "sont susceptibles de conduire à des actes criminels, des incitations à la violence via les prêches", poursuit le communiqué de la cour d’Appel d’Oujda.
"Je suis soulagé que les autorités judiciaires aient pris au sérieux cette menace. Ce n’est pas une affaire de personnes. Il s’agit d’un véritable danger pour la liberté individuelle au Maroc", a déclaré à l’AFP Elmokhtar Laghzioui.
Cette affaire intervient en plein débat sur les libertés individuelles, et notamment la liberté sexuelle, entre conservateurs islamistes et laïcs.