Le journaliste algérien Farid Alilat de Jeune Afrique expulsé d’Algérie

Le journaliste algérien Farid Alilat de l’hebdomadaire Jeune Afrique a été refoulé samedi par les autorités de son pays à son arrivée à l’aéroport d’Alger et expulsé vers Paris après avoir été interrogé sur ses articles et inspecté ses téléphones et son ordinateur.

« Ce 13 avril, notre collaborateur Farid Alilat, de nationalité algérienne, a été expulsé de son propre pays, où il se rendait pour le compte de Jeune Afrique. Aucune explication n’a été fournie par les autorités d’Alger, écrit le magazine jeune Afrique qui dénonce cette expulsion.

« Notre confrère était arrivé en Algérie depuis Paris le 12 avril en fin d’après-midi, alors qu’il devait effectuer dans son pays une mission pour le compte de Jeune Afrique, journal pour lequel il travaille depuis 2004″, souligne l’hebdomadaire, précisant qu’il a été appréhendé puis interrogé par les agents de la police aux frontière et de la police judiciaire, avant d’être expulsé dans la matinée du 13 avril.

De nationalité algérienne et simple résident en France, « Farid Alilat a été longuement questionné sur son passé, sur la ligne éditoriale de Jeune Afrique, ou sur les rencontres effectuées par lui en Algérie au fil des années. Son ordinateur ainsi que ses deux téléphones portables ont également été fouillés, alors qu’aucun juge ne l’avait autorisé », indique-t-on de même source .

Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu’il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l’aéroport d’Alger avant d’être expulsé vers la France.

Selon le journaliste, les policiers l’ont interrogé notamment sur ses écrits, sur la ligne éditoriale de son journal, sur l’objet de son voyage, et sur les opposants algériens à l’étranger.

« Ma présence demain en Algérie même pour des raisons privées et familiales est un risque majeur pour moi et pour mes proches. Aujourd’hui, on m’a expulsé de mon pays en tant que journaliste et aussi en tant que citoyen algérien. Demain, que va-t-il se passer si je décide d’y retourner ? », déplore-t-il.

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné, dans un message sur X, une « expulsion sans justification » et dénoncé « une entrave inacceptable à la liberté de la presse ».

 

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite