Avec la réforme de la Constitution, intervenue en juillet dernier, les responsables politiques sont confrontés à un problème de crédibilité et de responsabilité. Désormais dans le futur gouvernement issu des urnes du 25 novembre, ils seront comptables de leurs actions ou de leur non-action devant le Parlement.
En l’absence donc d’un parti capable de recueillir une majorité confortable pour former le prochain gouvernement, les partis politiques ont été contraints de former des alliances dans la perspective ‘une coalition gouvernementale. Certaines de ces alliances semblent hétérogènes tant au niveau des référentiels de pensée que de l’idéologie de leurs composantes.
Pour le politologue et chercheur universitaire Nadir Moumni, les alliances politiques au Maroc ne sont pas fondées sur la proximité idéologique mais sur leurs fonctionnalités.
Nadir Moumni explique que le mode le plus courant au Maroc est celui des alliances qui œuvrent à accéder au gouvernement et à se partager les portefeuilles. Puis, il y a des alliances fondées sur des choix et des politiques publiques et, dans ce cas, l’alliance est dotée d’un programme. Une troisième alliance est basée, quant à elle, sur une proximité de pensée où l’on peut retrouver des alliances entre partis conservateurs, certains ayant des orientations nationalistes alors que les autres ont un référentiel religieux.
La "Coalition pour la démocratie" qui regroupe huit formations politiques (G-8), reste la première force politique totalisant actuellement 155 sièges à la Chambre des représentants, suivie de la Koutla démocratique avec 115 sièges. Le Parti de la justice et du développement (PJD) qui dispose d’un groupe parlementaire composé de 46 membres reste pour le moment hors de toute alliance.
Selon Nadir Moumni, les effets de ces alliances sur l’électorat restent tributaires de la stratégie des candidatures présentées par chaque formation. Il est difficile de prévoir les effets de ces alliances et leurs conséquences sur le scrutin.
Bémol.Ces alliances ont toutefois limité la balkanisation que connait la scène politique marocaine.
Le risque d’abstention
Face au danger que représente l’abstention sur la crédibilité du futur gouvernement, le chef de file de l’Istiqlal et actuel premier ministre, Abbas El Fassi, a appelé les leaders et les représentants des partis politiques à son domicile pour les mobiliser contre la désaffection des élections et chercher les moyens de les convaincre de se rendre massivement aux urnes le 25 novembre.
En règle générale, on mobilise autour d’un bilan. Quel est alors celui de l’Istiqlal après des années aux commandes du gouvernement ? Le bilan est bien maigre. L’un des secteurs clés qu’il détient, la santé, est totalement sinistré. La ministre Yasmina Baddou s’est distinguée par son incompétence et son inefficacité. Ce qui ne l’a point empêché de passer une nuit entière, enveloppée dans une couverture, devant une préfecture de Casablanca pour être en tête des listes électorales. Pathétique !
Les jeunes au /Maroc ne se désinteressent pas de la chose politique. Ils veulent de la transparence, une nouvelle élite politique rajeunie capable de relever les défis, de répondre à leurs attentes socio-économiques et de donner de l’éthique à l’action politique.
La nouvelle Constitution est claire sur la responsabilité qui incombe aux responsables politiques en matière de bonne gouvernance. Reste à ce que ces derniers comprennent bien le message et se retroussent les manches pour être à la hauteur des échéances à venir.