Le rapprochement avec les Eglises orientales, une priorité pour le pape François

Le pape François a multiplié les gestes vers les Eglises orthodoxes et orientales, faisant de ce rapprochement l’une des priorités de son pontificat.

Le pape François rencontre une petite Eglise autonome depuis le concile de Chalcédoine au IVe siècle. L’Eglise apostolique arménienne est donc une Eglise orientale distincte de l’Eglise orthodoxe — qui regroupe Russes, Grecs, Géorgiens, etc. — séparée de Rome depuis le schisme de 1054.

François veut marquer son intérêt pour ces petites Eglises orientales périphériques, à l’histoire souvent tragique, en soulignant qu’elles font partie de la même famille et que très peu de choses les séparent de Rome. C’est aussi un geste pour une Eglise présente dans les pays en guerre du Moyen-Orient.

Une cérémonie oecuménique est prévue samedi sur la place de la République à Erevan. La voie du rapprochement avec l’orthodoxie a été ouverte par le Concile Vatican II et la rencontre historique entre Paul VI et Athénagoras, patriarche de Constantinople, en 1964 à Jérusalem.

Mais François, qui marquait déjà une sympathie envers les orthodoxes à Buenos Aires et a souvent exprimé son admiration pour la manière de prier des orthodoxes, a accéléré ce rapprochement.

Il a pour cela choisi d’insister plus sur son identité d’"évêque de Rome", et moins sur la prééminence revendiquée par Rome sur les Eglises orthodoxes et orientales. Il met aussi beaucoup l’accent sur "l’oecuménisme du sang", en soulignant que les islamistes attaquent indistinctement orthodoxes, catholiques, protestants, coptes…

François a associé Bartholomée, le patriarche de Constantinople, "primus inter pares" dans la hiérarchie des patriarches orthodoxes, à plusieurs initiatives: prière israélo-palestinienne pour la paix au Vatican (juin 2014), encyclique "Laudato si’" (juin 2015), visite à Lesbos (avril 2016).

En 2014, le pape a rencontré l’ensemble des patriarches ou représentants des Eglises orthodoxes dans la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

A plusieurs reprises, il a appelé les Eglises orientales rattachées à Rome à collaborer avec leurs voisins orthodoxes, leur donnant parfois le sentiment d’être abadonnées au profit de l’oecuménisme, en particulier dans le conflit en Ukraine.

Fin 2014, le pontife argentin s’est rendu au siège du patriarche de Constantinople à Istanbul et s’est abaissé devant Bartholomée pour lui demander sa bénédiction.

Mais le geste historique restera sa rencontre en février à La Havane, après des siècles d’animosité, avec le patriarche russe Kyrill, qui dirige de loin la plus importante des Eglises orthodoxes. Les deux responsables ont signé une longue déclaration commune appelant les deux Eglises à travailler ensemble au Moyen-Orient. (AFP)

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