Le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara s’impose, Alger dérouté

Maintenant que l’option de l’autonomie sous souveraineté marocaine s’est imposée à une grande majorité de la communauté internationale comme l’unique solution de résolution du conflit autour du Sahara marocain, la fin de cette crise régionale semble désormais inéluctable, et ne relève plus que d’une question de temps.

Les dés sont jetés et le match diplomatique que le Maroc a engagé sur le plan international depuis 2007, date à laquelle il a proposé le principe de l’autonomie, semble définitivement plié.

Trois membres permanents du Conseil de sécurité, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, le soutiennent ouvertement. Les deux autres, la Chine et la Russie observent une neutralité bienveillante qui peut basculer à n’importe quel moment en reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur ses territoires sahariens.

Les deux anciennes puissances coloniales de l’Afrique du Nord que sont la France et l’Espagne ont reconnu la légitimité historique du Maroc sur son Sahara. Avec la fermeture des bureaux du Polisario à Damas, les nouvelles autorités syriennes viennent de garnir les rangs des pays arabes qui soutiennent le Maroc. Et si on rajoute à ces évolutions le positionnement positif de deux grands pays africains que sont le Kenya et le Ghana, le Maroc semble vivre un printemps diplomatique d’une rare intensité.

Et pourtant, malgré ces indéniables succès, il lui reste des bastions à prendre, ou du moins à neutraliser. Par ordre décroissant dans l’importance stratégique, on trouve le trio Téhéran, Pretoria, Alger.

L’Iran est un pays qui semble à la fois difficile à prendre et en même temps aisé à convaincre. Le royaume du Maroc avait rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran le jour où il a découvert que ce régime, qui entretient une intimité stratégique avec Alger, avait mis à la disposition des mercenaires du Polisario les experts militaires du Hezbollah pour tenter de répliquer leur savoir-faire en termes de guérilla urbaine, de fabrication d’explosifs, et de construction de tunnels.

L’agenda iranien étant, à travers la porte algérienne, de transformer le Polisario en Proxy iranien dans la région du Maghreb, comme le sont le Hezbollah au Liban, le mouvement Houthi au Yémen, les brigades populaires en Irak.

Cette stratégie n’a guère résisté au temps, et ce, pour deux raisons essentielles. D’une part, elle a été rapidement démasquée, privant ainsi les cercles de Téhéran et d’Alger de l’effet de surprise escompté. D’autre part, le régime iranien s’est engagé dans un processus de négociation visant à normaliser ses relations avec l’administration américaine et la communauté internationale. Dans un tel contexte, attiser les tensions régionales ne servirait guère ses intérêts diplomatiques.

Le second bastion à convaincre reste l’Afrique du Sud, soutien historique des mercenaires du Polisario. Un appui motivé moins par une réelle adhésion au principe d’autodétermination que par une logique de rivalité politique, économique et stratégique avec le Maroc. Le Royaume, devenu au fil des années une puissance incontournable sur le continent, voit désormais son nom régulièrement évoqué comme candidat potentiel pour représenter l’Afrique au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, dans l’hypothèse d’une réforme ardemment souhaitée par de nombreux États membres. Une perspective qui placerait Rabat, aux côtés de Pretoria, au cœur des équilibres diplomatiques à venir.

Et si on rajoute à cela le fait que cette Afrique du Sud est une pièce maîtresse du Commonwealth, l’organisation gouvernementale regroupant 56 pays ayant fait partie de L’empire britannique, il n’est pas exclu que la récente position de soutien au plan de l’autonomie exprimée par Londres puisse impacter la vision de Pretoria du conflit du Sahara marocain.

Le troisième bastion est Alger. Le régime militaire pratique contre vents et marées l’adage populaire «Même si elle vole, c’est une chèvre», alors que tout le monde distingue qu’il s’agit bien d’un oiseau. Son approche est de continuer à ne croire que dans les réalités qu’il s’est lui-même inventées. Les éléments de langage qu’il fournit à ses porte-paroles ont pour objectif, sinon de nier les succès diplomatiques du Maroc, du moins d’en réduire l’importance. D’où cette impression de discours déconnecté, qui refuse de reconnaître les faits et s’enferme dans des dénégations systématiques.

Depuis les récents succès de la diplomatie marocaine, une nouvelle rhétorique commence à émerger dans les cercles de pouvoir algériens. L’obsession persistante de l’Algérie à l’égard du Maroc et de la question du Sahara y est désormais présentée comme le fruit des lubies personnelles — et néfastes — du chef d’état-major de l’armée, Saïd Chengriha.

Cette lecture, en apparence anodine, pourrait en réalité préparer l’opinion publique algérienne à un infléchissement stratégique du régime sur le dossier saharien. Un changement de posture qui irait dans le sens des attentes de la communauté internationale: que l’Algérie reconnaisse enfin son statut de partie prenante au conflit, et qu’elle contribue, aux côtés du Maroc et des Nations Unies, à la mise en œuvre d’une solution politique fondée sur le plan d’autonomie proposé par Rabat. Une transition à orchestrer de manière intelligente et pacifique, tant pour les réfugiés de Tindouf que pour les milices armées qui les encadrent.

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