Le Pentagone débloque 3,8 milliards de plus pour le mur de Trump
Le Pentagone va renoncer à l’achat de plusieurs avions furtifs F-35 et de drones afin de débloquer 3,8 milliards de dollars supplémentaires pour le mur que le président Donald Trump veut ériger le long de la frontière avec le Mexique.
En réponse à une demande du département de la Sécurité intérieure (DHS), le ministre de la Défense Mark Esper « a décidé de construire 177 miles » (285 km) de mur près de San Diego, El Centro, Yuma, El Paso et Del Rio, a indiqué jeudi à la presse le responsable du Pentagone en charge du dossier, Bob Salesses.
M. Esper « a autorisé l’usage d’environ 3,8 milliards de dollars pour répondre à la demande du DHS », a-t-il ajouté.
Dans des documents remis plus tôt au Congrès, le Pentagone précise que ces fonds seront transférés à hauteur de 2,2 milliards de dollars des lignes de son budget 2020, allouées à l’achat d’équipements pour l’US Air Force et l’US Navy. Le reste provient des fonds initialement prévus aux opérations extérieures de l’armée américaine (Afghanistan, Syrie, Irak).
Cette nouvelle enveloppe porte à 9,9 milliards de dollars les fonds alloués depuis juillet par le ministère de la Défense au mur que Donald Trump a promis d’ériger à la frontière avec le Mexique pour lutter contre l’immigration illégale.
M. Trump a promis de construire un mur sur les 3.200 km de frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, aux frais du Mexique, au cours de sa campagne électorale de 2016. Après sa victoire, il a demandé au Congrès de lui accorder un budget de quelque 25 milliards de dollars pour ce projet, mais les élus ont rejeté cette demande à plusieurs reprises.
Le budget du Pentagone, qui dépasse les 700 milliards de dollars par an, est alloué à des programmes strictement définis par les élus, sur proposition de l’exécutif. Mais le Pentagone dispose de quelque 6 milliards de dollars de fonds discrétionnaires, qui peuvent être reprogrammés à condition qu’ils soient consacrés à des programmes « urgents ».
Or M. Esper a jugé que la construction du mur était « prioritaire par rapport aux équipements auxquels ces fonds étaient destinés », a indiqué M. Salesses.