Le patron du groupe français Total tué dans un accident d’avion à Moscou

Le président directeur général de Total Christophe de Margerie a trouvé la mort lundi soir dans l’accident de son jet privé au décollage de l’aéroport Vnukovo de Moscou, ont annoncé les responsables de l’aéroport russe et le groupe pétrolier.
Selon la porte-parole de l’aéroport moscovite, Elena Krilova, le Falcon 50 de Dassault Aviation transportant Christophe de Margerie a heurté un chasse-neige alors qu’il s’apprêtait à décoller à destination de Paris peu avant minuit (heure locale).

Le patron du groupe pétrolier français Total, Christophe de Margerie, 63 ans, est décédé tragiquement dans la nuit de lundi à mardi dans le crash d’un avion privé à l’aéroport de Vnoukovo, près de Moscou. Il se trouvait dans la capitale russe pour une réunion consacrée à l’investissement.

L’avion du PDG, entré en collision au moment du décollage avec une déneigeuse, s’est écrasé peu avant minuit, provoquant la mort du chef d’entreprise et des trois membres d’équipage du jet Falcon-50. Le conducteur était ivre selon l’enquête. Il n’a pas été blessé.

Christophe de Margerie, 63 ans, avait participé lundi à une réunion sur l’investissement étranger organisée par le gouvernement russe à Gorki, près de Moscou.

Reconnaissable à sa moustache, le PDG de Total, une société dans laquelle il a fait toute sa carrière et dont il était devenu directeur général en 2007, puis PDG en 2010, était unanimement reconnu pour sa compétence et sa connaissance des métiers du pétrole.

"Il aurait pu être le roi du brut (champagne) il a choisi à la place d’être le roi du brut (pétrole)", a dit un jour Pierre-Emmanuel Taittinger au sujet de son cousin.

Né le 6 août 1951, marié et père de trois enfants, diplômé de l’Institut universitaire de technologie et de l’Ecole supérieure de commerce de Paris ("Sup de co"), Christophe de Margerie était entré en 1974 chez Total, dont il avait par la suite gravi tous les échelons.

SUCCESSION EN INTERNE?

Bon vivant, apprécié pour son humour par ses collaborateurs, il a souvent été présenté par son prédécesseur Thierry Desmarest comme "M. Moyen-Orient", une région dont il a eu la charge dans les années 1990.

C’est à ce titre qu’il avait passé en décembre 2006 soixante-quatre heures en garde de vue dans le cadre de l’enquête menée sur des commissions occultes versées lors du programme "Pétrole contre nourriture" mis en place par l’Onu en Irak à la suite de la première guerre du Golfe.

Poursuivi pour complicité d’abus de biens sociaux au préjudice de Total, il avait été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris en juillet 2013.

En mai dernier, alors que les actionnaires de Total avaient accepté de repousser la limite d’âge du président du groupe de 65 à 70 ans et celle du directeur général de 65 à 67 ans, lui permettant d’être reconduit dans ses fonctions, il avait annoncé qu’il préparait sa succession et que son dauphin serait choisi en interne.

"Je fais le nécessaire pour que, le jour venu, le conseil puisse choisir et annoncer le nom de mon successeur", avait-il dit lors d’un entretien accordé au site d’informations La Tribune.

"Dans la culture Total, ce sera quelqu’un du groupe", avait-il ajouté, se disant favorable à "une transition en douceur" mais ne souhaitant pas dire s’il avait un dauphin en tête.

Les noms de Philippe Boisseau, directeur général de la branche marketing &amp, services, et de Patrick Pouyanné, patron de la branche raffinage-chimie, tous deux membres du comité exécutif de Total, ont souvent été évoqués.

Total est la deuxième plus grosse société du CAC 40, avec une capitalisation boursière de 102 milliards d’euros, et le quatrième groupe pétrolier mondial derrière Exxon, Royal Dutch Shell et Chevron.

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