Invité par cet institut, lundi soir, le ministre a expliqué que le Maroc est un pays "en mouvement dans un contexte régional en gestation", affirmant que le Maroc "n’a pas peur du changement car il le fait sien dans le cadre de ses choix fondamentaux initiaux et de son évolution permanente et sérieuse.
A ce propos, il a souligné que le multipartisme pour lequel luttent en ce moment plusieurs peuples arabes a été consacré depuis longtemps au Maroc.
Rappelant que la constitution a été amendée à quatre reprises depuis 1962, le ministre a exposé la révision constitutionnelle annoncée dans le discours royal du 9 mars et relevé que cette révision "profonde et audacieuse" englobe aussi bien les dimensions de lutte contre la corruption, de consolidation de l’indépendance de la justice, de la reconnaissance d’une importante composante de l’identité nationale qu’est l’amazighité que les spécificités des régions au Maroc, ou encore le renforcement des pouvoirs du premier ministre à la tête d’un exécutif fort.
La finalité d’un tel processus est d’assurer la dignité à chaque citoyen, selon le ministre, indiquant que le souverain "qui est également commandeur des croyants, a voulu que la révision de la constitution ne se limite pas à la seule régionalisation avancée, annoncée en 2009, mais qu’elle aille bien au-delà".
Le Maroc a ainsi ouvert cette nouvelle page qui "va transformer le vécu des Marocains à l’avenir". C’est "une étape nouvelle pour un Maroc nouveau avec une citoyenneté pleine", a souligné le ministre devant plus de 200 participants à cette conférence-débat.
"Le Maroc a commencé très tôt", a-t-il affirmé, en rappelant l’alternance politique réalisée en 1998. "Le Maroc a montré la voie, sa voie" dans l’édification de l’état de droit grâce à "notre monarchie dynamique sans cesse à l’écoute des aspirations des Marocains et sans cesse sur le terrain, notamment, pour la lutte contre la pauvreté".
"Le Maroc avance vers le meilleur", a-t-il affirmé, formant le voeu que le dialogue "inclusif" lancé à l’occasion de la révision constitutionnelle "puisse aboutir à la constitution la plus moderne, à la hauteur de ce que les Marocains méritent".
Quant à la situation dans le monde arabe, M. Fassi Fihri a souligné que malgré les défis comparables et les difficultés similaires qui confrontent cette région, elle n’est pas homogène ou monolithique sur le plan politique où aucun régime ne ressemble à un autre.
Le ministre a appelé la communauté internationale à assurer l’accompagnement nécessaire" à la réussite "des réveils arabes" qui sont "importants et prometteurs".
Dans ce cadre, il a insisté sur le soutien de l’Union européenne, des Etats Unis, de la Banque mondiale et de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), mise en place pour soutenir les pays européens après la chute de l’ex URSS.
Il a, notamment, insisté sur "l’exigence d’une nouvelle politique de voisinage plus équilibrée" de la part de l’UE envers les pays du Sud de la Méditerranée, et souligné la nécessité d’un meilleur accès au marché européen pour s’assurer que "le processus démocratique ira crescendo".