Cette motion n’avait aucune chance de passer dans la mesure où la coalition de droite dispose d’une confortable majorité au Parlement. Le texte qui n’a recueilli que 87 voix, a été rejeté par 131 voix des députés du Parti social démocrate (PSD, centre droit) du Premier ministre Pedro Passos Coelho et de son allié conservateur CDS-PP.
Le gouvernement, fragilisé par la crise politique provoquée par les démissions successives de deux ministres clés au début du mois, est ainsi parvenu à retourner la situation en sa faveur en obtenant la confiance du parlement.
Afin de surmonter l’impasse politique, le président Anibal Cavaco Silva a demandé la semaine dernière aux trois partis qui ont souscrit il y a deux ans le plan de sauvetage financier de 78 milliards d’euros de conclure un "pacte de salut national".
Le Parti Socialiste, le PSD et le CDS-PP, qui ont repris jeudi leurs négociations, se sont donnés jusqu’à la fin de la semaine pour trouver une solution, visant à mettre fin à la crise politique et maintenir sur les rails le plan d’aide international accordé par l’UE et le FMI en mai 2011.
Tout en continuant de défendre la démission du gouvernement et la renégociation du plan d’aide international qu’ils ont eux-mêmes demandé quand ils étaient encore au pouvoir, les socialistes ont accepté d’entamer des négociations avec les partis de la majorité.
Lors du débat au parlement ayant précédé le vote de la motion de censure, le Premier ministre a appelé les socialistes à assumer leurs responsabilités et à contribuer activement à la résolution des problèmes du pays.
Cependant, le projet de réforme de l’Etat destinée à réduire les dépenses publiques de 4,7 milliards d’euros constitue un point de discorde majeur dans les négociations tripartites en cours.
Alors que le PSD et le CDS-PP souhaitent que les socialistes cautionnent la politique d’austérité et en particulier cette réforme, il semble difficile que ces derniers qui prônent un allégement de la rigueur pour favoriser la croissance et l’emploi, puissent céder aux exigences de la coalition au pouvoir.
La tourmente politique qui s’est ajoutée à la crise économique, fait peser de sérieux doutes sur la capacité du pays, à conclure avec succès en 2014 le programme de réformes et de rigueur négocié en échange du prêt consenti par les créanciers internationaux.